CRITIQUE DVD

Il a fallu s’armer de 12 ans de patience, pour que ce cher James Cameron quitte la profondeur des océans pour bricoler sa caméra et prendre un peu de hauteur après le succès planétaire de Titanic.
La technologie 3D, saupoudrée jusqu’ici dans quelques films pour un résultat moyen, est le fer de lance de ce réalisateur pointilleux, il n’est pas question de bâcler son come back, il est maintenant temps de marquer d’une empreinte indélébile le 7ème art.

L’objectif est-il atteint ?
On ne peut nier que pendant 2h40, la haute technologie déverse un flot ininterrompue d’effets somptueux dans notre encéphale, effets sublimés par ses couleurs et à ce niveau là de l’entreprise, le spectacle est total.

Mais alors pourquoi se poser la question ?
Les 150 minutes résument 2 siècles de gâchis humain, l’éradication des peuples aborigènes, les ressources naturelles qui s’épuisent, le conflit en général avec le thème à peine caché de la guerre en Irak.
James Cameron est un formidable conteur, abyss, terminator ou Titanic prouvent que la technique ne lui servait qu’à structurer son récit. Ici le budget pharaonique utilisé se justifie sous nos yeux, mais laisse en même temps un sentiment d’inachevé par un réalisateur qui semble se plier à la mode des exigences planétaires. Alors certes, il serait injuste de le taxer d’opportuniste, car déjà dans Abyss, le message d’alerte était déjà lancé, la frustration se traduit ici par l’absence de scènes-références fortes hormis la destruction de l’arbre-maison et sans doute le réalisateur titille un peu trop les clichés outranciers du bien contre le mal. .

Un film avant-gardiste ?
La surenchère des effets spéciaux permet aujourd’hui de combler les rêves les plus fous de tout cinéphile. James Cameron marque indéniablement la 3D au fer rouge, il suffit de voir les autres productions qui sortent déjà à la pelle avec ce label. Mais la banalisation de ce système ne va-t-il pas engendrer un phénomène de lassitude et le surcoût énorme sera-t-il rentable pour tous ?

Et l’humain dans tout cela ?
Difficile de juger le travail de l’acteur, Sygourney Weaver, Sam Worthington sont bien crédités au générique, mais leur interprétation a bien du mal à s’imposer dans cette machinerie énorme et que dire de Zoe Saldana qui interprète pourtant l’un des rôles phares mais dont on ne perçoit que l’enveloppe géante de la Stroumphette Pocahontas.

Je conçois que ma critique s’oriente plus vers la technique que l’œuvre elle même, encore une fois cela reste visuellement étourdissant de beauté. Avatar transforme indiscutablement les codes du divertissement mais la métamorphose s’arrête là pour moi, car je doute qu’avec l’évolution fulgurante des progrès techniques, il reste intemporel. James Cameron assoit pour le moment sa suprématie et reste un conteur formidable, mais en étoffant son récit et surtout s’il n’était pas tombé dans le piège mercantile de l’accès pour tout public, nul doute que ce film pouvait se placer au panthéon du 7ème art.

Tout simplement somptueuse, nul doute qu’à ce jour c’est la référence en DVD. La définition est à tomber par terre avec ces contours d’une précision chirurgicale. La compression est invisible, la palette colorimétrique, le contraste, tout converge vers un plaisir visuel total. A noter malgré tout que la 2D reste frustrante, en effet compte tenu des 4 mois de délai avec la sortie vidéo, notre mémoire visuelle conserve encore intacte les images en 3D, les effets numériques sont également parfois très visibles (plus sur LCD que sur vidéo-projecteur) Il faut donc passer les premières minutes de frustration pour se replonger sans retenue dans cet univers visuellement époustouflant. Le passage de couche se perçoit avec un net décrochage, assez rare pour le signaler.

Il est certain que pour ceux qui sont dotés d’un home-cinéma, le plaisir sera total. La VF possède un excellent dynamisme, l’attaque de l’arbre-maison est en tout point fantastique, les sillons des missiles traversent la pièce avec une remarquable limpidité, ce n’est pas le DVD référence pour la partie audio mais l’ensemble constitue malgré tout une sacré immersion dans Pandora.

[ Voir le Top Son pour ce DVD ]

La machine à fric est lancée, non content de détenir le record de recettes de tous les temps, les producteurs attaquent l’acte 2 de cette entreprise bien juteuse, l’exploitation vidéo. Derrière le prétexte fallacieux de conserver une copie irréprochable, il n’était pas question de l’alourdir inutilement de bonus. Ben voyons, ces « mercantiles de la pelloche » ont appris à conjuguer « nous prendre pour des idiots » à toutes les personnes. « 2012 » qui certes est loin d’être un chef d’œuvre, a sorti dans les mêmes délais un collector, nul doute que « je dois respecter le client » fait partie de quelques commandements passés à la trappe de ces nababs. Il est déjà prévu une version longue pour la fin de l’année qui nous emmènera à l’acte 3, sans doute un collector pour l‘acte 4 et un coffret spécial pour l‘acte 5. Je viens de décrypter les initiales d’HADOPI : Harmonisation Afin D’enrichir Ostensiblement les Producteurs Indélicats.
Au fait j’oubliais, pour se faire pardonner, ils nous octroient royalement un code d’inscription sur le site officiel pour avoir le privilège d’avantages exclusifs.
Lamentable !

Le sur-étui est identique à la jaquette du boitier, une image très accrocheuse et esthétique.
La sérigraphie se démarque légèrement de la jaquette en présentant le na'vi de profil avec quelques "lucioles". La définition reste excellente avec ces couleurs du plus bel effet. Dommage que les logos ne s'intègrent pas mieux dans l'ensemble car les mentions spéciales étaient discrètes

[ Voir le Top Sérigraphie pour ce DVD ]

• Liste des autres critiques de ce film

• Liste des autres critiques de montana62

• Modifier ma critique