CRITIQUE DVD

Après avoir quitté la tribu "Foute-Note-Tête" de ce monument de ringardise qu'était "10 000", film qui fera préhistoriquement tâche dans son CV, ce cher Roland Emmerich nous devait bien une petite revanche, en fait c'est de vengeance dont on peut parler puisque ce dernier décide d'éradiquer l'humanité.

Nous comprenons très vite que la terre ne tourne plus rond, 2012 semblerait être la date limite de consommation de ces chers humains. Les chefs d'état décident de jouer aux apprentis-Noé, moyennant un ticket non échangeable-non remboursable, le voyageur aura droit à une place assise. Nous suivons le chaos planétaire au travers de Jackson Curtis, chauffeur et écrivain à ses heures perdues, qui va par un concours de circonstances comprendre qu'il va disposer d'un sacré étalement pour payer ses impôts. Notre héros en reconquête d'un amour perdu ainsi que ses enfants, va sous nos yeux pulvériser le record mondial de l'homme le plus chanceux sur terre et cela en moins de 150 minutes. Et de la chance, il va en avoir pour slalomer entre les buildings, les fragments de volcans en fusion ou les pluies de voitures.
Roland Emmerich s'inspire à peu près de tous les grands films catastrophes pour nous en mettre plein la vue, et côté visuel, il faut reconnaître que c'est sacrément spectaculaire. Los Angeles glissant dans la mer, la vision apocalyptique de Yellowstone, les tsunamis géants, l'alternance de notre destruction permet de garder un bon rythme faute de véritable suspens. Derrière ses effets somptueux, le réalisateur utilise toujours la grosse caisse de sentiments et conserve également les clichés indétrônables si chers à l'Amérique : Tout d'abord la famille qu'il est primordial de recoller, le chien bien sûr à sauver, les riches moches et odieux et pour terminer le pragmatique de service. Quelques traits d'humour allègent heureusement l'ensemble, on a bien compris qu'Emmerich ne désire pas s'éterniser sur les questions qui fâchent comme l'argent, seule condition pour avoir le précieux sésame.
Côté casting, John Cusack assure en évitant d'en faire des tonnes dans le rôle de "Monsieur tout le monde", Oliver Platt n'évite pas toujours les clichés mais reste également assez sobre, mais n'oublions pas que la véritable star reste les effets spéciaux.

Le mammouth des bons sentiments joue ici les apprentis-sorciers en sauvant sa cuisine grâce à un certain humour et des effets spéciaux splendides. 2012 est sans conteste un divertissement impressionnant mais que la digestion reste lourde.

Hormis quelques plans larges manquant de finesse voir trop lisse, difficile de trouver de gros défauts dans cette copie. Que ce soit la palette colorimétrique, la compression ou le contraste, tout converge vers une vision très confortable sur vidéoprojecteur.
Je viens de le tester sur mon lecteur samsung fraîchement acheté, en HDMI et sur LCD, les contrastes sont impressionnants donnant une sacrée profondeur et des contours à la limite de la 3D, seul bémol certains effets numériques sont terriblement visibles.

Un vrai régal sonore compte tenu de la multitude d’effets spéciaux, les surrounds et le caisson justifient pleinement leur utilité. Cependant on note par moment un mixage manquant de précision sur la centrale qui marque une petite perte de dynamisme pour la VF, le DTS est logiquement absent compte tenu de la durée du film ou alors il faut investir dans le Blue-ray.

On démarre par les commentaires du réalisateur ainsi que du co-scénariste et co-producteur Harald Kloser. On a droit à une hilarante fin alternative (3‘30) heureusement non retenue, Roland Emmerich n'a pas oser pousser le bouchon à ce point. Les 5 scènes coupées (4’48) n’apportent strictement rien. Nous terminons par un cirage de pompe interminable sur le reportage « Roland Emmerich : le maître de l’épopée moderne » (9’30) un monument de narcissisme sans aucun intérêt et quelques bandes annonces.
Pour quelque chose d'un peu plus consistant, il faut opter pour le collector qui propose un making-of intéressant

L'étui et la jaquette cernent bien le soucis de notre bonne vieille terre, la sérigraphie n'est pas en reste et enfonce le clou, nous sommes bien en présence d'un film catastrophe. Le tout est dans l'ensemble une réussite esthétique
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