Jusqu'à la récente sortie de son remake réalisé par Quentin Tarantino, "Inglorious bastards", du réalisateur italien Enzo G. Castellari ("Keoma", "Les Guerriers du Bronx"), était un film quasiment inconnu. Sorti en 1978, "Quel maledetto treno blindato" ou "Une poignée de salopards" en français, est un pur produit du cinéma d'exploitation, ne se prenant jamais vraiment au sérieux. Ce film de guerre absolument pas crédible (notamment à cause de la dégaine complètement improbable de ses héros et en particulier leur coupe de cheveux!) vaut surtout pour son humour omniprésent, son casting de gueules et ses scènes d'action particulièrement bien filmées dans le plus pur style du cinéaste italien. Les personnages sont très typés, de façon très caricaturale. Au niveau du casting, on notera principalement la présence de Bo Svenson ("La Kermesse des Aigles", "Inglourious Basterds"), Fred Williamson ("M*A*S*H*", "Les Nouveaux barbares", "Une nuit en enfer"), Michel Constantin ("Ne nous fâchons pas", "Le Deuxième Souffle", "Les Morfalous"), Raimund Harmstorf ("Michel Strogoff") et Michael Pergolani, qui sera certainement le personnage le plus truculent et le plus improbable du film. Cette galerie de personnages n'apportera aucune crédibilité au métrage, mais renforcera le capital sympathie que l'on accordera au film. Les situations comiques sont nombreuses, comme celles où les salopards tuent par erreur des soldats américains chargés d'une mission périlleuse ou encore celle où ils tombent sur des jolies jeunes femmes de l'armée allemande se baignant nues. La musique du film apporte aussi un élément léger au film avec des partitions proches de celles utilisées dans les péplums, ce qui est vraiment en décalage par rapport à l'histoire. Les combats sont vraiment impressionnants, surtout dans la dernière partie du film et sont filmées de façon typique du réalisateur avec une utilisation excessive du ralenti. Enzo G. Castellari rompt sur la fin du film avec le côté léger de son long-métrage en y apportant un côté plus dramatique, avec la mort héroïque de la plus part de ses anti-héros.
Le film est bien entendu quelque peu daté, mais garde un charme certain et devrait pleinement satisfaire les fans de cinéma d'exploitation.
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