Adaptation d'une nouvelle de Stephen King, ce "Chambre 1408" réussira en grande partie le pari de captiver et parfois même d'impressionner son spectateur à partir d'une intrigue risquée qui aurait facilement pu devenir risible sans un sens adapté de la mise en scène et une prestation incroyable de justesse de John Cusack qui porte littéralement le film sur ses épaules, faisant ainsi oublier un script guère original, assez prévisible et parfois hasardeux dans ses développements.
Le script va laisser s'enfermer un romancier spécialiste du fantastique mais ne croyant pas aux esprits dans une chambre d'hôtel réputée hantée, théâtre de nombreuses morts violentes.
Dès son introduction le métrage va nous présenter son personnage principal, Mike Enslin, un écrivain spécialisé dans les lieux hantés qui va investir une chambre d'un petit hôtel où d'après les charmants propriétaires, il se passe des choses bizarres, mais bien entendu, notre homme ne va rien découvrir, ce qui nous livrera une première approche du personnage principal qui sera complétée par une savoureuse et souriante séance de dédicace nous renseignant aussi sur l'aspect quelque peu désabusé du personnage, qui va ensuite être intrigué par une carte postale envoyée de l'hôtel Dolphin l'invitant à ne pas rentrer dans la chambre 1408.
Sa curiosité aiguisée, il va se renseigner pour découvrir que plusieurs suicides et autres morts violentes au eu lieu dans cet hôtel et devant le refus de se faire louer cette fameuse chambre 1408, il va avoir recours à son agent et un avocat qui va lui trouver une ancienne loi obligeant l'hôtelier à louer une chambre disponible. C'est ainsi que l'intrigue va réellement pouvoir commencer, avec l'irruption de Mike dans cet hôtel quelque peu vétuste mais rupin, après donc une présentation du personnage principal qui parviendra facilement à le rendre attachant tout en avançant sous forme de sous-entendus un passé familial douloureux qui alimentera plus tard les situations.
Le métrage va au détour d'une conversation quelque peu houleuse avec le directeur de l'hôtel, qui essaiera de dissuader Mike de rentrer dans cette fameuse chambre, nous dresser un historique du lourd passif de la chambre, avant de laisser (enfin serait-on tenté de penser) entrer le personnage principal dans cette chambre mystérieuse, en fait une suite spacieuse et tout ce qu'il y a de plus banal mais qui va vite montrer son vrai visage en entraînant Mike dans un véritable cauchemar éveillé.
Pour ce faire, bien de clichés et des poncifs du genre seront déroulés, mais curieusement ces effets fonctionneront à merveille, sans forcément nécessiter des effets spéciaux élaborés, grâce à une atmosphère qui deviendra vite tendue et par une utilisation adéquate et progressive des dysfonctionnements qui viendront perturber Mike jusqu'à ce que des éléments plus fantastiques l'amèneront à croire à des hallucinations faisant vaciller sa lucidité.
Mais hélas, après bien des situations convaincantes, captivantes et parfois bien stressantes, l'intrigue va quelque peu s'embourber dans sa seconde partie et avancer des événements moins précis et d'une cohérence douteuse dans le contexte du film (l'épisode du retour à la plage et à l'agence postale) qui certes permettront au réalisateur d'oxygéner un peu l'ensemble en quittant la chambre 1408, mais cassant également du coup l'ambiance, pour en plus achever le film par un dernier acte bien facile, assez confus et redondant et qu'un dernier effet simpliste tout en étant lourd de sens venant corroborer l'ensemble des situations clôturera sur une note d'espoir assez surfait.
Mais cela n'empêchera pas l'ensemble du métrage de rester globalement concluant et prenant, pour nous faire suivre le véritable cauchemar éveillée du personnage principal qui en verra de toutes les couleurs et sera sujet à bien des frayeurs que nous partageront avec lui dans cette atmosphère étouffante remarquablement retranscrite et qui n'hésitera pas à jouer avec des sentiments douloureux, parfois même de façon un peu trop prononcée.
Dans ce contexte, l'interprétation se devait d'être excellente et heureusement John Cusack va assurer le spectacle à lui tout seul pour impliquer de manière irrémédiable le spectateur dans sa descente aux enfers en arrivant aisément à faire passer ses différents sentiments et sa peur montante. Dans le même ordre d'idée, la réalisation du metteur en scène sera largement adaptée pour ne pas se laisser aller à la facilité d'une débauche d'effets spéciaux en préférant des cadrages étranges et anormaux qui vont participer activement à créer le malaise, laissant une sobriété inhabituelle ces derniers temps venir participer à la création du climat du film.
Et les effets spéciaux sporadiquement dispatchés seront probants pour avancer entre autres quelques spectres convaincants, tandis que les décors transformés feront aussi leur petit effet et s'inscriront parfaitement dans la démarche globale du métrage.
Donc, ce "chambre 1408" parviendra à captiver et à impliquer son spectateur prisonnier avec le personnage principal d'une atmosphère surnaturelle remarquable, juste quelque peu parasitée par une intrigue hélas pas franchement originale et parfois même prévisible !
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