CRITIQUE DVD

Dans les années 80, Will Smith-Chris Gardner croit faire fortune avec un scanner médical dépassé et trop cher, en investissant tout ce dont il possède, il se retrouve dans une sacrée galère. Nous assistons alors pendant près de 2 heures à la volonté sans faille d'un père cherchant lui et son fils à se sortir de cette spirale qui les entraîne dans le gouffre de la misère sociale. Un sujet aussi délicat joué par Will Smith frise l'antagonisme, mais visiblement depuis un certain temps cet acteur a décidé de faire un virage à 180° et s'attaque à des sujets plus sérieux. Malheureusement cette bonne volonté n'est pas suffisante pour partager les galères de ce commercial malchanceux. Le réalisateur s'oriente beaucoup trop sur le rêve américain et surtout lisse des situations tragiques en effeuillant les problèmes sociaux que rencontre ce pays sous l'ère de reagan. La séparation du couple diabolise la mère repue de cette précarité pesante et symbolise tout ce que l'Amérique déteste: perdre ! Cependant qui honnêtement pourrait supporter une telle instabilité financière sans péter les plombs au bout d'un moment ?

Le réalisateur a l'intelligence de filmer tout en demi-mesure, évitant de longues scènes guimauves, 2 passages illustrent joliment cette pudeur et retenue, la scène où Will Smith pleure en silence dans les toilettes avec son fils et le final lors de son embauche, néanmoins il n’évite pas certains clichés. En fait la trame du film est tellement évidente qu'on attend le moment sans réelle surprise ou il va s'en sortir, et c'est vraiment là où l'on peut regretter la direction de G. Muccino. Une époque formidable avec Jugnot traitait des mêmes problèmes, certes sous forme de comédie, mais nous mettait vraiment en garde sur la rapidité de la déchéance sociale et le message avait atteint pleinement son but.
Will Smith fait une composition intéressante et juste, un rien trop gentil, l'image lisse de tout héros américain, son fils dans son propre rôle représente également l'enfant dont tout le monde rêve, poli, compréhensif, ne se plaignant jamais. Thandie Newton la mère qui baisse les bras et sacrilège ultime abandonnant son enfant est vraiment bouleversante de réalisme, indiscutablement c'est elle qui colle le plus à la réalité, mais c'est une perdante donc on ne s'épanche pas très longtemps sur son avenir, dommage...

Nous avons donc droit au énième conte de noël, il est vrai que c'est la période et cela apaise les problèmes quotidiens. Le rêve américain, la gagne, la volonté qui mène inéluctablement à la réussite est un message porteur d’espoir, mais le futile prétexte "basé sur une histoire vraie" occulte gravement la réalité d'une société dont le gouffre ne cesse de s'agrandir, une réussite pour combien d'échec ? Ces américains ont décidément bien du mal à grandir !

Pas de défauts notables, juste un peu de grain par moment, un contraste de bonne tenue pour une copie dans l'ensemble très correcte.

Pas d'effets tonitruants, le sujet ne s'y prète pas, une musique forcément par moment un peu trop sirupeuse diffuse ses notes avec une belle limpidité, du boulot correct.

L'interactivité est discrète, 3 sujets majeurs sont présentés hormis les commentaires du réalisateur. Le making of se concentre sur certaines difficultés du réalisateur à passer la barrière de la langue avec son acteur fétiche will smith. On n'évite pas comme d'habitude certaines complaisances, mais on suit malgré tout avec un certain interêt l'implication de l'acteur dans ce rôle qui lui tenait à l'évidence à coeur. Le second bonus concerne la relation père-fils, une entente génétiquement logique, l'équipe reconnait le talent naturel du gamin par rapport à tout ceux qui ont échoué à l'audition, ok mais on a du mal à croire qu'avec un tel nom cela n'a pas facilité les choses ! Le 3ème reportage présente en chair et en os le rêve américain, le véritable chris gardner. L'interet du sujet repose essentiellement sur la reconstitution très précise des bureaux des courtiers avec une multitude d'objets d'époque qui nous échappent. On suit ensuite avec un étonnement non feint les pros du rubik's cube et les temps canons à restituer les faces de même couleur, vraiment impressionnant ! On peut écouter uniquement en audio une des partitions du film " I can" et on termine avec une serie de bandes annonces dont le fabuleux casino royale ! Plutôt pas mal pour l'ensemble

Le sur étui et la jaquette présentent la même image. L'attitude de l'enfant symbolisant une grande complicité avec son père qui lui donne la main sur fond de rayon de soleil, cela frise E.T. ... Dommage car l'image donnée ne reflète pas vraiment la forme traitée du film et laisse présager un film guimauve, ce qui n'est pas vraiment le cas. La sérigraphie est hideuse, l'image ne représentant qu'un tiers de la galette avec un fond bleu qui met très en avant les logos

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