CRITIQUE DVD

Paul Thomas Anderson nous décrit pendant près de 2h30 une oeuvre noire et gluante où le pétrole capte déjà en ce début du XXème siècle toutes les convoitises et notamment celle du pouvoir qui mène à la folie.

La fièvre de l'or noir sert de tremplin pour nous amener ce face à face entre un chercheur de pierres précieuses et un jeune prédicateur, tout 2 devenant avides de reconnaissance. Cette oeuvre filmée sans artifice dans un paysage presque lunaire accentue un peu plus les conditions très rudes du travail d'alors et les premières minutes du film nous montrent déjà sans concession le labeur de ces hommes. On peut juste reprocher certaines longueurs, presque inévitables pour renforcer cette lente descente aux enfers, ce feu intérieur pourrissant l'âme parfaitement symbolisé par la jaquette et un final sanglant inéluctable sur un visage diaboliquement serein de Daniel Day Lewis.
Ce dernier logiquement oscarisé est bien sur formidable, cet acteur aux choix difficiles et engagés n'a pas du hésiter longtemps pour accepter ce rôle, Paul Dano le jeune prédicateur à malheureusement pour ma part du mal à s'imposer, manquant cruellement de charisme à moins que certaines scènes de confrontation ne soient passées à la trappe, c'est le tout jeune Dillon Fraesier qui explose littéralement à l'écran par son mutisme et que la surdité va rendre encore plus inquiétant.

Au final, cette oeuvre sombre magistralement interprétée ne pourra vous laisser indifférent malgré quelques longueurs.

Un peu décu sur certaines scènes d'extérieurs qui paraissent floues, surtout au début, heureusement le contraste impeccable rattrape l'ensemble.

L'atmosphère pesante est parfaitement restituée, avec une musique au compte goutte accentuant la dramatique de certaines scènes. Les "plages de silence" volent soudainement en éclat nous rappellant l'existence du caisson sous l'effet des explosions de la dynamite et du jaillissement de ce si "vil" liquide. Du beau boulot !

Grosse déception, on nous sert juste un reportage de 16mn avec des images d'époques sur lesquelles le réalisateur s'est appuyé, reportage de plus sans commentaires. Pas d'animation de menus, vraiment le strict minimum

Boitier cartonné servant d'étui et de support pour la galette, à voir l'usure dans le temps. L'image symbolise parfaitement le film, superbe ! On retrouve à l'intérieur en tirant sur la partie cartonnée, un chapitrage et une sérigraphie très simpliste, puisque noire, sans doute à l'image du film, avec des logos relativement discrets

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