CRITIQUE DVD

Œuvre-clé du style film noir, En quatrième vitesse marque durablement la rétine encore aujourd’hui par une multitude d’aspects : une violence graphique très forte, une intrigue à tiroirs particulièrement retorse, un Mike Hammer en contradiction avec les personnages de détectives privés aperçus au cinéma (Sam Spade, Philip Marlowe), vrillant l’archétype avec un comportement peu subtil et une éthique … aléatoire. Son assistante et lui s’arrangent en effet pour créer des situations d’adultères -en mettant leur propre personne à contribution- afin de piéger des couples qui n’en demandaient pas tant ! D’autre part, Hammer passe son temps à embrasser des filles qu’il n’a jamais vu, et sa secrétaire est en sueur dans toutes les scènes où elle apparaît. On a donc droit à un sous-texte sexuel assez évident –le choix du nom Hammer n’est pas innocent, à plus d’un titre- qui ne sera jamais vraiment concrétisé. Le personnage de mike Hammer étant avant tout un égoïste de premier ordre. On parlera entre les deux personnages Hammer / secrétaire d’une association de manipulateurs, un peu d’ailleurs à la façon du couple Fred MacMurray / Barbara Stanwick dans l’immense Assurance sur la mort de Billy Wilder.

Le film joue avec les conventions cinéma, notamment lors du générique d’ouverture projeté à l’envers, comme pour dire que dans cet espace-temps, tout va de travers. Et puis, une phrase mystère, Remember me, énigme qui rappelle le Rosebud de Citizen Kane, dite par une femme encore plus mystérieuse, car son rôle restera secret à la fin du film. Le détective démêlera les fils jusqu’à la signification du Remember me, et quelle découverte ! Comme elle n’est pas clairement expliquée, un parfum presque fantastique imprègne alors le récit. Autrement, on retrouve les figures typiques du film noir, environnement urbain où règne secrets et bagarres viriles, second rôle sympa qui se fera dessouder, femme fatale, quête ou rétablissement d’une vérité dissimulée, etc.

Nerveux, violent, jusqu’au boutiste tout en étant brillant sur la forme et dans l’articulation d’un scénario imprévisible, En quatrième vitesse est un polar de premier ordre, à découvrir séance tenante !

Image 1.66 4/3 de qualité acceptable pour un film de cet âge. Dommage, pas de 16/9...

Version anglaise correcte et version française d'époque agréable. Préférez l'original pour être plus dans l'action

Menu minimaliste, une bande annonce et c'est tout! Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur ce chef d'oeuvre...

Boîtier amaray simple, jaquette illustrée d'une photo promo en couleur qui pourrait induire en erreur par rapport au film (tourné en 1955, le noir et blanc était un choix). Sérigraphie reprenant la jaquette, bonne impression et définition.

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