Dernier volet de la remarquable trilogie consacrée à la police new-yorkaise du cinéaste américain Sidney Lumet après les admirables Serpico et Un après-midi de chien, Le prince de New York est peut-être le film le plus ambitieux de la trilogie.
Inspiré de la vie d’un vrai flic, le film dresse le portrait ambigu mais réaliste d’un jeune inspecteur de police affilié à la brigade des stupéfiants soupçonné de corruption.
Description quasi-documentaire de la vie d’une brigade des stupéfiants, Le prince de New York dénonce avec virulence les rouages d’un système judiciaire paradoxal, qui utilise d’un côté les policiers (en fermant les yeux sur leurs agissements illégaux) et qui traque la corruption policière de l’autre, n’hésitant pas à persécuter certains policiers qui leur ont servi pour soi-disant dénoncer la corruption mais surtout pour permettre aux notables (inspecteurs généraux, assistants du procureur, etc… ) de gravir les échelons.
Le héros, remarquablement interprété par un Treat Williams habité, se trouve sans cesse confronté aux difficultés de son métier qui l’amènent parfois à l’encontre de sa morale et à sa propre conscience. Corrompu mais se sentant coupable, ce jeune inspecteur va vivre un véritable enfer en décidant d’aider les services anti-corruption car se sachant corrompu. Partagé entre sa morale et le fait de ne pas dénoncer ses coéquipiers, écrasé par une machine judiciaire impitoyable qui, malgré l’aide qu’il apporte, veut néanmoins le condamner pour exemple dans le cadre de la lutte anti-corruption, il va perdre tous ses idéaux et être obligé de se battre contre des murs, considéré comme traître par ses coéquipiers et comme ripou par le système judicaire.
Le prince de New York est une œuvre coup de poing qui retourne totalement le spectateur. Malgré ses 2h40, le film est passionnant de bout en bout et reste l’une des plus grandes réussites de Lumet. Un film majeur du cinéma américain contemporain, à ne manquer sous aucun prétexte !
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