Réalisé par David Cronenberg (La mouche, Videdrome, Dead zone, Crash), A history of violence est un film qui oscille en permanence entre thriller et drame familial ou plutôt drames familiaux. Car la base du film est certes "a history of violence", mais le film aurait très bien pu comporter un sous-titre comme "a history of life". Si l'on va un peu plus loin, on peut dire, sans trop se tromper, que le grand mérite de Cronenberg (et c'est là qu'on retrouve ce réalisateur très viscéral) est d'avoir réussi à créer une tension aussi bien familiale que policière. Pour aboutir à quoi ? A montrer que la dichotomie entre la notion du bien et la notion du mal n'est pas si évidente que cela dans la réalité. C'est bien là une force du film : s'il s'agit bien entendu d'une fiction, on croît en cette histoire qui pourrait avoir lieu n'importe où. D'ailleurs, tous autant qu'ils sont, les personnages (Viggo Mortensen et Maria BELLO en tête) sont convaincants et n'ont pas hésité à se donner à 100 % dans ce projet. Le résultat, un film à la fois tendu et émouvant. La dernière scène est à cet égard fort révélatrice de la charge émotionnelle que dégage le film sur le spectateur. Cette scène est d'autant plus importante qu'elle vient non seulement cloturer le film mais qu'elle explique (simplement avec le jeu des acteurs dans leurs regards et leurs gestes, notamment de ce fils qui s'était fait l'apôtre de non violence) ce que la notion de pardon veut dire. A un homme, rongé par la culpabilité et la souffrance, qui a tenté (et réussi) à refaire sa vie de manière simple, cette notion a clairement un sens.
Voilà à n'en pas douter un des meilleurs films de la filmographie de David Cronenberg.
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