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Réalisé par le trop peu connu (mis à part des cinéphiles) Carlos Saura, Salomé est un film sur la création d'un spectacle. Il s'agit au départ d'une sorte de docu-fiction où on nous présente l'alter ego du réalisateur espagnol qui donne son point de vue. D'ailleurs, tout le film traite du thème du dédoublement, comme le prouvent les nombreux miroirs (dès le début du film on voit les répétitions avec un superbe jeu de miroirs). Carlos Saura a détourné le mythe de Salomé en basant son film non sur la vengeance mais sur la passion. Après la période de la création qui dure une vingtaine de minutes, on entre progressivement dans l'Histoire de Salomé. Sans paroles, le film se suit pourtant parfaitement sur un rythme flamenco et de la musique orientale. Pas besoin de paroles car les sentiments s'expriment par le corps mais aussi par le visage des acteurs. D'où l'importance fondamentale de la lumière du film, qui est d'ailleurs très réussie. Carlos Saura nous convie à un spectacle majuestueux où le flamenco est très présent. Cette danse, très sensuelle est superbement chorégraphiée et filmée. L'ensemble du spectacle est appréciable, notamment la fameuse danse des sept voiles de Salomé. La réussite du film tient pour beaucoup dans l'excellence de la danse des acteurs, qui sont tous des danseurs professionnels : on retiendra notamment le jeu d'Aida Gomez (très grande danseuse et chorégraphe) qui interprète Salomé, mais aussi le jeu du cubain jouant Jean-Baptiste et du danseur jouant Hérode. Film sur la création et sur le monde de la danse, Salomé peut s'apparenter à un film musical.
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