Adapté de la célèbre nouvelle d’Edgar Allan Poe, Le corbeau de Roger Corman est un film fantastique assez original. Si la période (le XVe siècle), l’endroit (l’Angleterre) et les décors laissent à penser que l’on va avoir droit à un pur film gothique, il n’en n’est rien. Le ton adopté par le film est volontairement comique (à la manière d’un Frankenstein Junior chez Mel Brooks). Ainsi, dès le début, le ton est donné avec un corbeau qui vient parler au magicien Craven (interprété par un Vincent Price quelque peu à contre-emploi) pour qu’il lui redonne sa forme humaine. Ce corbeau n’est autre que le magicien Bedlo (Peter Lorre) qui se plaint car Craven, lors de la première transformation, n’a pas mis tous les bons ingrédients de la formule magique ce qui fait qu’il a encore des ailes de corbeau au lieu de ses bras ! Cette première scène est donc symptomatique de l’humour qui va avoir lieu tout au long du film. On va ainsi retrouver un mort qui se met à parler, un magicien transformé en une marmelade de framboise, le fils de Bedlo (joué par un très jeune Jack Nicholson) qui s’éprend de la fille de Craven, une personne censée être morte qui refait surface. Bref, si le film est bien mâtiné de fantastique, tout n’est que prétexte à des scènes assez amusantes. Le rythme du film de Roger Corman est d’ailleurs assez rapide. La fin, qui met aux prises les deux magiciens ennemis, à savoir Craven et Scarabus (interprété par Boris Karloff), est composée d’une succession de gags. Au final, Le corbeau n’est certes pas un grand film mais c’est un divertissement tout à fait plaisant.
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