Avec Il gèle en enfer, l'irrévérencieux Jean-Pierre Mocky réalise en 1990 un de ses plus mauvais films. Dans ce film qui se veut une sorte de film noir, on retrouve un duo qui pourrait rappeler Bonnie and Clyde. Ici, il s'agit de Tim (Jean-Pierre Rocky) qui vient de sortir de prison et de Georgia (Lauren Grandt), une ex prostituée. Mocky se montre assez paresseux tant au niveau de la mise en scène qu'au niveau des dialogues qui se limitent bien souvent à des mots orduriers et à des références au cul. D'ailleurs, Mocky semble surtout intéressé par le fait de nous montrer à poil l'actrice qui lui rend la réplique. Certes Lauren Grandt est une jolie femme. Mais en tant qu'actrice c'est loin d'être le même niveau. D'ailleurs, tous les acteurs sont mauvais dans ce film. On a l'impression qu'aucun d'entre eux ne se sent impliqué sur ce film. Les acteurs se mettent simplement à débiter leurs textes. Même Mocky semble ailleurs. Il sur-joue bien souvent, notamment dans une scène où il apprend qu'il va être père, il dit alors sur un ton complètement à côté de la plaque : « on va avoir un bébé ! ». Le problème du film se situe également sur le ton employé. En effet, on devrait être quasiment dans la tragédie ou la tragi-comédie. Or, ici on ne perçoit que la comédie, bien lourde au demeurant, laquelle est renforcée par la musique très peu inspirée de Vladimir Cosma (toujours le même thème, un rythme binaire dénué de finesse). Il n'y a aucune tension dans le film. On peine dès lors à se passionner pour cette histoire où l'on est réveillée par les blagues de mauvais goût et le jeu guère plus brillant des acteurs. En somme, Il gèle en enfer est un véritable nanar que je déconseille fortement, même aux fans les plus hardcore de Mocky.
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