Pour clore la série des Quatermass (Le monstre, La marque), la Hammer ne fait plus appel au réalisateur Val Guest mais à Roy Ward Baker. Les monstres de l'espace (dont le titre original est beaucoup plus révélateur : Quatermass and the pit) est certainement le film le plus étrange de cette trilogie. On retrouve l'actrice Barbara Shelley tandiq que le rôle du professeur Bernard Quatermass n'est plus interprété par Brian Donlevy mais par Andrew Keir. Le film fait beaucoup penser à un Mimic de Guillermo Del Toro. Disons plutôt que Guillermo s'inspire des monstres de l'espace dans Mimic. Dès le début du film, des squelettes d'hommes-singes sont découverts dans le métro parisien. Puis est découvert une sorte de vaisseau spatial avec une ogive : derrière le mur du vaisseau se trouvent des sauterelles géantes (mortes). On a l'impression que derrière cette cloison, on ouvre l'enfer. Surtout que les sauterelles sont généralement le symbole d'un mauvais présage. Le film est très lovecraftien. D'autant que suite à une hystérie collective, les gens se retrouvent à s'entretuer ; quelque chose semblant prendre leur contrôle. Mais je n'en dis pas plus. Toujours est-il que, à l'instar des deux autres Quatermass, Les monstres de l'espace évoque encore une paranoïa qui s'empare de la population. Brassant des thèmes assez divers et ayant un scénario pour le moins étrange et même quelque part symbolique, Les monstres de l'espace clôt la trilogie des Quatermass par un film très ambitieux. Les quelques effets kitsch du film ne sauraient gacher le plaisir de la vision de ce film très riche.
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