Réalisé en 1967 par Jean-Pierre Melville, Le samourai (qui débute par une fausse citation du bushido) dresse le portrait d'un implacable tueur à gages, Jef Costello, interprété par un Alain Delon particulièrement impassible. Le samourai est un film d'une grande froideur, qui bénéficie d'une mise en scène particulièrement resserrée. Aucune fioriture. Jean-Pierre Melville en vient directement à l'essentiel. Il dresse le portrait d'un homme, dont on ne saura jamais rien sur sa vie privée, qui ne cherche qu'à faire le travail qu'on lui a confié et qui a un code moral (d'où le titre du film). La scène de l'interrogatoire, qui fait suite au premier meurtre, montre à quel point Jef Costello est minutieux. La suite du métrage, avec un Jef Costello qui est traqué tant par la police que par ses anciens employeurs, permet de voir un personnage très fort sur le plan mental et physique. Alain Delon est Jef Costello, un héros solitaire, qui n'hésite d'ailleurs pas à revenir sur les lieux de son crime. Un des autres intérêts du film est de montrer au spectateur que le premier meurtre est finalement dicté par des considérations économiques et par une volonté pour certaines personnes d'accéder au pouvoir. Le film signale aussi que les méthodes employées tant par la police que par les truands sont contestables. Au final, Le samourai est un film qui en a inspiré d'autres par la suite. Mais rien n'égalera ce film qui reste certes très froid mais qui est rempli de qualités (distribution, mise en scène, photo, scénario). Un film incontournable.
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