David cronenberg nous a effrayé avec scanners, scotché avec dead zone, impressionné avec la mouche, gêné avec faux semblants, écoeuré avec crash, avec « A history of violence » notre cher canadien nous surprend car au bout du compte nous avons à faire à un film plutôt conventionnel.
Le long plan-séquence au prologue, louche pas mal du côté de tarantino, il annonce la couleur, nous vivons dans un monde violent et ce cher cronenberg va nous montrer sans concession et j’oserais presque dire avec une certaine complaisance « Une histoire » violente. La première partie du film très logiquement nous situe la vie d’une famille sans histoire avec ses problèmes quotidiens, traditionnels, un couple qui s’aime mais qui n’a pas toujours le temps de se le dire, où un fils qui déjà est confronté à ce problème de violence latente dans les écoles. La seconde partie amène à croiser les protagonistes du prologue et cette famille, l’épilogue de cette rencontre déclenche au-delà de la mort des 2 malfaiteurs uns sérieuse interrogation, comment ce père de famille modèle, effacé et sans histoire parvient avec une évidente froideur et une certaine facilité à éradiquer ces rebus de la société. Ed Harris nous apporte très vite la réponse en dénonçant la double personnalité de Tom-Vigo Mortensen et dès lors dans la 3ème partie la machine à tuer va de nouveau se réveiller afin de préserver ce si fragile équilibre d’une famille bien intégrée dans la société américaine et cette violence récurrente qui se trouve en chacun de nous. Vigo Mortensen assure plus en froid liquidateur qu’en père de famille-nounou, Maria Bello est absolument formidable et dame le pion aux stars du film par sa palette de jeux affichée qui va du petit jeu sexuel de la pom-pom girl à l’inévitable mère protectrice en passant par la troublante scène de l’escalier où sexe et violence encore une fois se mélange et laisse apparaître une concordance et forcement la symbiose du couple. Ed Harris et William Hurt sont un poil caricatural mais amènent une bouffée d’air et d’humour à ce film oppressant où l’intensité monte crescendo et nous laisse à notre propre fin.
Un film conventionnel certes dans son contenu mais diablement bien maîtrisé !
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