Présenté et vendu comme la véritable suite du "Ring" d'Hideo Nakata et issu d'un roman de l'écrivain du récit original, ce "The spiral" n'offrira en fait qu'une variante sur le thème de la malédiction de Sadako, tout en essayant de lui fournir des répercussions scientifiques avant de sombrer dans un délire d'anticipation peu convaincant.
Le script suit l'enquête d'un médecin légiste suite au décès étrange d'un de ses amis pour rapidement se rendre compte que celui-ci avait regardé la fameuse cassette maudite, le poussant à en savoir plus sur son origine et la malédiction de Sadako, en entraînant à sa suite la petite amie du défunt.
Après une courte séquence d'introduction nous présentant un homme à deux doigts de s'ouvrir les veines en repensant à un événement douloureux lié à un petit garçon, le métrage va donc suivre ce personnage, un médecin légiste devant effectuer l'autopsie d'un de ses camarades d'études mort dans des circonstances bizarres, laissant la police s'interroger entre suicide et meurtre.
L'intrigue nous conviera à cette autopsie suivie de près par une caméra ne reculant pas devant un gros plan dérangeant, mais qui offrira certainement d'entrée la meilleure séquence du film lorsque le légiste aura une hallucination terriblement réaliste et impactante, avant de découvrir un morceau de papier comportant une série de chiffre dans l'estomac du mort.
Notre homme fera ensuite connaissance avec l'amie du disparu qui sera amenée à lui communiquer selon elle la véritable cause du décès, le fait d'avoir visionné une cassette vidéo maudite.
D'abord normalement incrédule, le personnage principal va quand même chercher à en savoir plus pour bien vite découvrir toute l'histoire de Sadako et se retrouvé face à la cassette en question, qu'il ne manquera pas bien entendu de regarder, alors que son entourage médical va chercher à percer à jour les mystérieuse cellule découverte dans la gorge du cadavre.
Après un démarrage assez original et ayant directement pour effet d'accrocher le spectateur avec cette autopsie assez sanglante et réaliste, le métrage va plutôt se lancer dans une classique enquête vaguement entrecoupée d'événements à consonance étranges ( les découvertes des médecins ), tout en amenant sur un plateau l'histoire de Sadako, dédramatisant du coup quelque peu l'ensemble surtout que notre légiste finira par avoir en sa possession la fameuse cassette vidéo de manière bien trop facile.
Si le fait de se replonger ensuite dans le mythe déclenché par le premier "Ring" sera toujours séduisant, ce sera sans aucun effort de théatralisation ni en cherchant à créer véritablement la moindre tension que le spectateur sera amené à revisiter le contenu de la vidéo, alors que les apparitions fantomatiques de Sadako en découlant, très limitées en nombre, n'auront que très peu d'effet en ne suscitant jamais la surprise ou l'effroi recherché.
Pire encore, l'intrigue s'enfoncera dans son dernier acte dans un cafouillis scientifique à base de clonage improbable et navrant dans son sérieux imperturbable qui finira de faire décrocher le spectateur pour qui les dernières tirades sentencieuses et se voulant dramatiques ne seront que du vent.
Et pourtant, l'aspect scientifique dans la quête de la vérité concernant la malédiction avait de quoi séduire en remontant encore une fois à la source de l'histoire de Sadako, mais le nouvel élément de propagation du sort mortel flirtera gentiment avec le ridicule en ne se montrant aucunement graphique ou mystérieux comme pouvaient l'être les images de la cassette.
Enfin, la mise en avant des états d'âme dépressifs du personnage principal n'apportera que peu de choses à l'ensemble et le brusque revirement d'aptitude face à la mort sera évoqué de façon bien trop simpliste pour impliquer le spectateur.
L'interprétation est quand même convaincante, même si l'interprète principal restera assez effacé. La mise en scène du réalisateur demeurera terne et sans effet, et ne parviendra jamais à générer la moindre tension, passée la première séquence dans la morgue.
Les quelques effets spéciaux sont probants, surtout l'animation d'un certain cadavre.
Donc, avec ce "The spiral", il ne faudra surtout pas s'attendre à renouveler l'expérience terrifiante des premiers "Ring", mais plutôt à une tentative de rationalisation du mythe peu efficiente qui s'achèvera par un détournement pur et simple vers d'autre sphères à mille lieux du fantôme aux cheveux longs et au visage blafard !
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