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Titre
:
A l'intérieur / 2 DVD
Version :
Française
Auteur de la critique :
markhitler
Date de la critique :
04/04/2008
Cette critique a été
visitée
275 fois.
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Editeur : Pathé Année de sortie au cinéma : 2007 Date de sortie du DVD : 20/02/2008 Durée du film : 80 minutes
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Résumé :
Depuis la mort tragique de son mari dans un accident de voiture, Sarah est seule et malgré une mère omniprésente, c'est seule qu'elle passera son réveillon de Noël. Seule et enceinte. Dans sa maison, tout est calme. Jusqu'au moment où quelqu'un vient frapper à sa porte. Derrière, une femme prête à tout pour arracher l'enfant qu'elle porte en elle...
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Avis
Artistique |
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Avis
sur le film : |
(1/10) |
Le générique d’ouverture, ténébreux et rougeoyant, ne ment pas sur le film qui est sur le point d’être visionné. Boursouflé et surchargé, il associe la dégoulinade d’une police criarde et vulgaire à l’immondice quasi liquide d’une image semblant souffrir d’une sérieuse crise de morphing. L’un ou l’autre, on dit oui. L’association des deux, en revanche, est quasi-vomitive ; déclarer que le résultat est plus que bas de gamme constitue même un doux euphémisme. C’est à peu près le dilemme qui parcourt chacune des scènes de ce slasher-gore à la française, porté par deux comédiennes de choix et filmé par un duo de jeunes cinéastes pleins d’idées.
Autant ne pas y aller par quatre chemins, l’ampleur du désastre étant bien supérieur à l’attente (pourtant grande) suscitée par ce projet, autoproclamé évènementiel et radical par sa propre campagne de pub underground. Par où commencer pour décrire cet objet révoltant de niaiserie et l’overdose de tout qui le caractérise ? Mal joué, le film l’est assurément. Non pas que la jeune héroïne engrossée, campée avec tact et talent par une Alysson Paradis pleine de promesses, soit à remettre en question. Béatrice Dalle, en revanche, n’a jamais fait preuve d’aussi peu d’inspiration que lorsqu’elle a accepté de camper cette femme grotesque et caricaturale, engoncée dans une robe mi-goth mi-sm, qui, avide de représailles et de reconnaissance, va jusqu’à trucider froidement un chat dans l’une des scènes les plus gratuites du film. La violence gratuite, il y en a des louches dans ce récit qui ne rate aucun des clichés du genre : traumatisme d’un accident dès les premières minutes, isolationnisme forcé, multiples intrusions de l’extérieur (notamment d’un jeune de banlieue qu’on nous montre, comble de la finesse, comme un bègue vulgaire et gentillet qui finira injustement descendu, parabole pompeuse de la situation des banlieues…) n’ont d’autre but que d’allonger jusqu’à plus soif cette quête dont l’intrigue est aisément résumable au dos d’un timbre-poste. A la paresse d’un scénario dont on devine tous les ricochets – plus crétins les uns que les autres – 15 minutes à l’avance, s’ajoute plus directement la catastrophe d’une mise en image démonstrative au possible, qui n’a de cesse de se regarder le nombril avec satisfaction dans un agaçant numéro de solennité. La bande-son, caricaturale autant qu’elle peut l’être, n’arrange rien à l’affaire, avec ses compositions qu’on croirait directement sorties d’un synthé cheap des années 80. Pas tant au niveau de ses sonorités, d’ailleurs, que du manque d’inspiration qui en émane. Le résultat est une paraphrase constante de l’image par le son ; dans le cas d’ « A l’Intérieur », les deux ont été voulus si forts qu’il s’autodétruisent dans un grand fracas qui transforme toute tentative d’émouvoir, au milieu de cet océan de sang, en requiem pompeux et criard saucé d’une mièvre mélopée au piano.
Tout, tout, tout est absolument accablant. Torrents d’hémoglobine, fines éclaboussures à la pression dantesque, pulsions sexuelles crasseuses et vaines, tout y passe et réduit à néant cette première tentative indigente de Julien Maury et Alexandre Bustillo d'incursion au cinéma. On aurait pourtant adoré, sincèrement, adorer cet « intérieur » qui paraît comme vidé de ses meubles.
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Avis
Technique |
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Avis
sur l'image : |
(3/3) |
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Avis
sur le son : |
(2/3) |
Visuellement réussi, majoritairement tourné dans des intérieurs sombres et rouges, le film est un bonheur pour la rétine. Son édition DVD lui rend hommage comme il se doit avec un transfert impeccable dépourvu de toute dégradation.
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Les deux versions françaises proposées sont d'une clarté à toute épreuve. Appréciable initiative, le puissant 5.1 qui fait office de choix par défaut est accompagné de son alternative en Surround à deux canaux, pour un visionnage optimal sur un téléviseur classique.
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Avis
sur les bonus & l'interactivité : |
(3/3) |
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Avis
sur les visuels : |
(0.5/1) |
Le gros point fort de cette édition concoctée par Pathé Vidéo tient dans la richesse éditoriale de son contenu supplémentaire.
Un commentaire audio des deux réalisateurs, accompagnés de leur directeur de la photo, agrémente la lecture du film. Informatif, il s'avère être le seul supplément implanté sur le premier disque.
La seconde galette, quant à elle exclusivement réservée aux divers bonus, rend grâce au film grâce à des documents de qualité. A commencer par un imposant Making-Of (52'), disposé en bonne place dans le menu. Et pour cause, il s'agit de la pièce centrale de cette édition. Passionnant de bout en bout, ce qui est rare, cet aperçu du tournage entrecoupe brillament et avec un réel rythme des images brutes du plateau, de multiples interventions des comédiens et quelques images de préparation ou de stratégie marketing. La sincérité et l'humilité désarmante qui émanent de ce document devraient, tout comme ce fut le cas pour moi, vous faire porter un regard différent sur le film.
6 courts modules annexes (12') complètent ce making-of via les quelques informations qui nous manquaient, cette fois sans montage particulier. Le résultat est donc plus brut, mais pas moins plaisant. On aborde notamment la question de l'affiche du film, sujet passionnant s'il en est.
Une interview des deux réalisateurs (32'), fièrement installés devant leur imposante collection de films en tous genres, leur permet d'évoquer leurs dix inspirations majeures pour "A l'intérieur". Pas passionnant pour qui n'a pas vu les films en question.
Deux interviews à mourir de rire de Béatrice Dalle (11'), dont l'une au festival de Cannes, prouvent si besoin était encore que la belle et fascinante comédienne n'a rien perdu de sa grande gueule désormais légendaire, ainsi que de son humour trash et pince sans rire.
Un court-métrage quelconque (5'), un zoom sur la composition de la bande-originale (10') ainsi qu'une flopée de film-annonces (4') complètent la donne, accompagnés comme il se doit de deux galeries animées (affiches & photographies). Une bien belle réussite.
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Packaging un brin quelconque malgré un effort évident de l'éditeur pour proposer un objet valorisant. L'affiche originale troque ici son fond initial noir contre son pendant blanc, ce qui constitue le principal grief de la présentation du fourreau. Ainsi détournée, la jaquette n'a plus guère que ses fulgurances rouges pour évoquer la véritable ambiance du film. Le glaçage des titres est quant à lui sobre et beau, tandis que l'amaray encarté dans le coffret cartonné est somme toute bien sommaire. Saluons toutefois la grande beauté des deux sérigraphies, esthétiques et d'une redoutable finition.
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