Dernier recours est un film souvent sous-estimé et incompris.Il faut savoir que c'est un remake/hommage à Yojimbo.
Beaucoup y ont décelé les "mauvaises habitudes" de Walter Hill : un certain maniérisme et des scènes gonflées grâce aux effets spéciaux et sonores.
Au contraire, ces effets donnent tout son intérêt et son identité à ce film : les gunfights au ralenti (rappelant Peckinpah sur la forme), le travail effectué sur les reflets et la poussière renforçant l'aspect surréaliste de Jericho, ville-fantôme où toute notion temporelle est altérée, la gestuelle épurée du héros qui en fait une figure monolithique et séduisante (on pense de suite à l'Homme sans nom incarné par Clint Eastwood chez Leone)...tout ces éléments offrent une indiscutable élégance visuelle à Dernier Recours.
Le réalisateur, spécialiste de la série B explosive, nous livre donc un bel exercice de style couplé en filigrane à une analyse lucide de l'utilisation du pouvoir aux Etats-Unis : entre loi du plus fort, manipulations et dérapages incontrôlés.
On peut toutefois regretter quelques facilités dans le scénario ainsi que des seconds rôles caricaturaux. Le cabotinage de Christopher Walken en est une illustration.
Il est tout à fait conseillé de prendre ce film comme un pur divertissement. Ceux qui se laisseront tenté par l'achat du dvd de Dernier Recours trouveront à coup sûr leur compte au travers de scènes d'action musclées,d'une atmosphère unique, des commentaires désabusés de Bruce Willis et d'une bande-son tonitruante.
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