Réalisateur numéro 1 de la célèbre firme Hammer, le grand Terence Fisher, auteur des remarquables Le cauchemar de Dracula, La malédiction des pharaons ou encore Le retour de Frankenstein, met en scène en 1967 Frankenstein créa la femme. Comme d'habitude, l'esthétique est très soignée. Mais Fisher est bien au dessus de tous les autres réallisateurs estampillés Hammer car il ajoute à ses films une considération sociale évidente. Ici, Terence Fisher critique férocement l'aristocratie par le biais des trois jeunes aristocrates que l'on voit ensemble dans le film : ces trois personnes sont présentées comme des personnes amorales, méchantes, oisives, lâches, incapables d'affronter leur culpabilité. A l'inverse de ces personnes, on retrouve un jeune paysan (qui se montre pour sa part tolérant) qui vit une histoire d'amour avec une jeune fille, Christina, difforme au niveau d'une partie du visage. Le jeune paysan va être victime d'une parodie de procès : Fisher montre bien que c'est toujours le peuple qui trinque (personnes guillotinées, femme qui se suicide par amour). Dans ce film d'horreur, on retrouve également Peter Cushing qui joue le rôle du fameux baron Victor Frankenstein. Comme d'habitude, Peter Cushing est excellent. Il est aidé en cela par un scénario complètement délirant qui va permettre à la jeune femme, auparavant difforme, de se venger. La fin du film, parfaitement en phase avec le reste du métrage, montre qu'il s'agit tout autant d'un drame que d'un film d'horreur.
Voilà un très bon film de Terence Fisher que je conseille fortement.
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