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Pour son adaptation du roman fleuve de Stephen King, le réalisateur Tobe Hooper a choisi pour ce "Les vampires de Salem", le format adéquat du téléfilm en deux parties pour une oeuvre totale de trois heures, permettant ainsi à l'intrigue de reprendre quasiment toutes les situations du matériau d'origine, pour un résultat captivant de bout en bout.
Le script suit le retour d'un écrivain dans sa ville natale, où il va devoir affronter de mystérieux événements suivis de décès suspects, qu'il pense liés à une demeure réputée hantée et nouvellement habitée par un troublant antiquaire et son associé que personne n'a encore vu et pour cause, ce dernier se révélera être un vampire.
Après une courte séquence d'introduction étrange, le métrage s'applique à nous présenter ses différents personnages de manière instantanément intrigante, avec cet homme venant épier ce qui se passe autour de cette maison ancienne perchée sur une colline avant de chercher à trouver un logement dans Salem's lot, petite ville isolée lieu de l'intrigue, dont nous découvrirons qu'il s'agit d'un écrivain revenant sur les lieux de son enfance afin d'y écrire un livre sur la demeure vue auparavant.
Mais cette mise en situation, longue mais jamais ennuyeuse, grâce aussi à un humour de situation amusant et discret, ne se préoccupera pas que du personnage principal pour aligner toute une série d'autres protagonistes qui bien entendu graviteront autour de lui et auront un rôle à jouer par la suite, et notamment cet antiquaire, locataire de la maison sur la colline, fraîchement arrivé à Salem's lot lui aussi, dans le but d'y ouvrir une boutique d'antiquités.
Peu à peu l'intrigue va avancer des événements bizarres, amenant une tension réelle ( la caisse au contenu incertain ramenée à Salem's lot, par exemple ), jusqu'à laisser apparaître clairement la menace vampirique qui plane sur la ville et qui explosera dans la seconde partie du métrage, riche en rebondissements et en séquences stressantes qui hélas déboucheront sur un final quelque peu bâclé et bien trop facile.
En plus de parvenir à attirer l'attention du spectateur dès les premiers instants du film, Tobe Hooper parviendra à maîtriser de manière cohérente les différentes sous-intrigues et à les imbriquer parfaitement dans la structure d'ensemble tout en les rendant intéressantes et imagées ( l'agent immobilier et sa secrétaire adultère ) avant bien sûr de se reconcentrer au fur et à mesure sur l'aspect fantastique du script, qui laissera même un temps planer le doute quant à l'orientation choisie par le réalisateur qui se focalisera d'abord sur la demeure réputée hantée avant de présenter diverses situations dignement héritées du "Dracula" de Bram Stoker ( l'arrivée secrète du cercueil ), tout en cachant celui que l'on devinera être le "maître" vampire pour plutôt mettre en avant ses victimes devenues à leur tour dangereuses en étant vampirisées, tout en s'attaquant de manière frontale à un tabou cinématographique puisque ce seront des enfants qui seront les premiers touchés. Pour son illustration du thème du vampire, Tohe Hooper mettra en avant de nombreuses situations classiques, se référant à l'univers gothique de la "Hammer" ( les apparitions derrière les fenêtres, et plus ostensiblement le final dans la maison décrépie ), tout en se livrant à quelques audaces ( l'ouverture du cercueil du gamin ) et en avançant un maître des vampires très graphique et féroce à l'apparence lorgnant plutôt du côté du "Nosferatu" de F.W. Murnau, qui sera hélas quand même sous-exploité.
L'interprétation est ici convaincante, porté par un David Soul impliqué, alors que James Manson nous offrira une prestation soignée toute en finesse pour devenir inquiétante, et alors que la mise en scène de Tobe Hooper sera fluide et appliquée.
Les effets spéciaux sont réussis, essentiellement composés des maquillages terrifiants des vampires ( et notamment de leur maître ), puisque le format télévisuel limitera de manière frustrante tout débordement de violence sanglante ou trop graphique.
Donc, ce "Les vampires de Salem" permettra à Tobe Hooper de signer l'une des meilleures adaptations de Stephen King à l'écran, juste, captivante, avec des séquences fortes efficaces et à l'humour discret souriant.
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