Réalisé par Wilson Yip (auteur notamment de Juliet in love et de Bullet over summer), SPL est un pur polar néoclassique (dont l'alter ego américain pourrait être actuellement Michael Mann) HK. Le sigle SPL correspond à trois étoiles de l'astrologie chinoise qui signifient mort, élimination et cupidité. La combinaison de ces trois étoiles peut favoriser ou briser la destinée de chacun. D'ailleurs, le film dans son ensemble est marqué par la fatalité. Les événements s'enchaînent mais il semble qu'à aucun moment les protagonistes soient en mesure de changer leur destinée. Polar bien viril, SPL regroupe les acteurs les plus en vogue dans le cinéma HK : l'excellent Simon Yam (vu dernièrement dans Exilé ou PTU de Johnny To) qui interprète le lieutenant Chan ; Sammo Hung qui joue le rôle du parrain du film, à savoir Wong Po ; Donnie Yen qui interprète le policier Ma. Dans ce polar, les flics ont des méthodes tout aussi contestables que leurs ennemis, se débroullant par moments comme de véritables voyous voire même des ripoux. C'est d'ailleurs ce que dénonce le personnage joué par Donnie Yen. Pourtant, lors d'une scène mélodramatique très forte où des flics sont tués, il s'agit pour lui de prendre parti. Le film combine de manière magistrale des meurtres très violents avec un côté humaniste par les liens qui unissent les personnages. D'ailleurs, les principaux protagonistes du film sont reliés par la paternité. Polar qui comprend une violence très réelle, SPL atteint son paroxysme dans un final marqué par le sceau de la fatalité. Superbement mis en scène, bénéficiant de scènes de combats très bien chorégraphiées (et d'acteurs qui savent se battre, étant de vrais maîtres martiaux), d'une photo sublime et d'une histoire déchirante, SPL est un polar amené à devenir culte.
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