Réalisé en 1968 par le cinéaste français Philippe de Broca, auteur entre autres des célèbres L'homme de Rio ou Cartouche, Le diable par la queue est une comédie de situation assez fine à la façon de La vie de chateau de Jean-Paul Rappeneau. Cette habile comédie française se déroule dans une famille d'aristocrates français. Philippe de Broca en profite d'ailleurs par se moquer du mode de vie oisif de cette famille désargentée. Une famille qui va d'ailleurs tout faire pour pouvoir récupérer une grosse somme d'argent. Le baron César, incarné par un Yves Montand en total sur-jeu (mais c'est voulu) et avec un accent méditerranéen, représente un voleur qui a commis un hold-up et dispose d'une somme importante dans sa valise. La famille d'aristocrates va tout faire pour récupérer cet argent. Dans cette famille, on se plaît à retrouver un casting 3 étoiles : Madeleine Renaud dans le rôle de la marquise ; Jean Rochefort dans le rôle du comte et Maria Schell dans celui de la comtesse ; Marthe Keller dans le rôle d'Amélie, la fille de ces derniers (très lolita dans ses attitudes) ; Clotilde Joano, la comtesse Jeanne qui est la cousine pianiste. On retrouve également dans le film Jean-Pierre Marielle dans le rôle d'un play-boy ringard ou encore Claude Piéplu dans le rôle de l'unique client, quelque peu blasé par la vie. Le diable par la queue est un film qui bénéficie d'une mise en scène très fluide et qui bénéficie des dialogues savoureux de Daniel Boulanger. Le film est en outre rythmé par le score énergique de Georges Delerue. On notera qu'hormis le personnage de César incarné par Yves Montand, tous les hommes du film paraissent ridicules. Seul Yves Montand, qui attise la convoitise aussi bien sur le plan économique (par la possession de sa valise remplie d'argent) que sur le plan sexuel (de nombreuses femmes lui tournant autour), n'est pas pris pour un imbécile. S'il est le seul homme épargné par le réalisateur, c'est bien parce que, à la manière des films de Lubitsch, César est avant tout un épicurien. Il cherche avant tout à profiter de la vie. Un peu comme le personnage de Jeanne qui est la seule représentante de la gent féminine désintéressée par l'argent. La fin du film critique une nouvelle fois la vie oisive et montre que César est désormais devenu l'objet de ces dames. Pure comédie classique française, Le diable par la queue continue d'être une référence.
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