Réalisé en 2000 par le cinéaste italien Giuseppe Tornatore, auteur du très beau Cinema paradiso avec Philippe Noiret, Malèna est une chronique fort émouvante se déroulant durant la 2ème guerre mondiale.
Doté d’une très belle reconstitution historique, Malèna s’intéresse à la relation particulière qui se noue entre la superbe Malèna (Monica Bellucci, convaincante dans ce film, ce qui n’est pas toujours le cas), jeune femme à la sensualité dévastatrice, et un jeune garçon de 13 ans prénommé Renato.
Le film de Tornatore traite avec une infinie délicatesse de l’éveil du désir chez un adolescent fasciné par la beauté de Malèna, tout en dressant également un portrait nuancé de cette jeune femme, dont la beauté agace les gens du village. Tornatore se livre également à une description minutieuse des comportements des gens du village, constamment entre lâcheté, jalousie, mesquinerie et haine, alors que les conséquences de la guerre font rage dans le village.
Rythmé par une superbe partition d’Ennio Morricone, Malèna est un film mélancolique sur la fin de l’innocence et de l’enfance. Renato, qui a idéalisé Malèna et qui a décidé de veiller sur elle, en fera amèrement les frais, tout en se rendant compte de la méchanceté et de la petitesse humaines. Mais cette expérience le fera définitivement entrer dans le monde adulte. Ode à la beauté de Monica Bellucci, Malèna devrait satisfaire les fans de l’actrice italienne, qui trouve ici un rôle beaucoup plus nuancé qu’à l’accoutumée.
Au final, Malèna est une réussite de Tornatore, qui parvient souvent à retrouver le ton des films italiens des années 1950 comme Bellissima de Visconti. C’est aussi une œuvre nostalgique, qui semble regretter la quasi-disparition du cinéma italien dans les années 1990-2000 (même si le cinéma italien semble aujourd’hui retrouver quelques couleurs).
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