Réalisé en 1992 par un Quentin alors à ses débuts, appelé à devenir un réalisateur culte pour toute une génération (Pulp fiction ; Jackie Brown ; Les 2 Kill Bill ; Boulevard de la mort), Reservoir dogs est un film de casse où l'on ne voit jamais le casse qui a eu lieu. Des gangsters, à l'allure cool, se rendent dans un entrepôt, après que leur casse ait échoué et essaient de comprendre pourquoi le plan qu'ils avaient prévu n'a pas marché. En fait, on comprend assez vite qu'un traître est parmi eux. Reservoir dogs est à mon sens le moins intéressant des films de Tarantino, bien qu'il bénéficie chez de nombreuses personnes d'un statut de film culte. En fait, l'originalité du film consiste à parler d'un braquage, dans des décors dépouillés au possible qui pourraient rappeler qu'on est dans une sorte de théâtre humain, sans jamais montrer ce braquage et faire des incessants flashbacks au niveau du montage du film. Pour autant, cette technique ne me semble pas toujours très heureuse. Si le film se suit sans déplaisir, il est beaucoup trop axé sur des paroles qu'ont pourrait qualifier de détails entre les personnages. Il y a beaucoup de parlotte mais peu d'action. En fait, tout se joue au niveau de l'anecdote, comme pour mieux montrer que ces personnages ont finalement un destin qui est sans issue. Détournant les codes du film noir, Tarantino réalise à mes yeux une oeuvre brouillonne, qui contient cependant les prémisses du formidable Pulp fiction. A noter tout de même le casting 4 étoiles du film, qui réunit des sacrés gueules : Harvey Keitel dans le rôle de Mr White ; Tim Roth dans le rôle de Mr Orange ; Michael Madsen dans le rôle de Mr Blonde ; Steve Buscemi dans le rôle de Mr Pink et Tarantino lui-même dans le rôle de Mr Brown. Somme toute, le film comporte plusieurs scènes très drôles. Au final, un film intéressant mais sans plus à mes yeux.
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