Réalisé en 1968, Jess Franco obtient le plus gros budget de sa carrière pour son adaptation de la célèbre Justine du Marquis de Sade.
Filmé dans un majestueux cinémascope et rythmé par une belle bande-son signée Bruno Nicolai, Justine de Sade suit assez fidèlement la trame du roman de l’écrivain, bien que Franco ait été obligé d’édulcorer cetains passages trop hard.
Interprété par la jeune et jolie Romina Power (fille du célèbre acteur Tyrone Power) dans le rôle de Justine mais aussi par Jack Palance, Maria Rohm ou encore Klaus Kinski (dans le rôle du marquis de Sade), Justine est une réussite sympathique de Franco qui prend un malin plaisir à suivre l’humiliation permanente de la vertu de son héroïne, tout en intercalant des scènes où on peut voir le marquis de Sade (Kinski) déambulant dans sa cellule et écrivant le roman).
Riche en péripéties, tout comme le roman, Justine se suit sans ennui, d’autant plus que Franco a plutôt soigné sa mise en scène qui bénéficie d’un cachet esthétique assez travaillé.
Il en résulte un sympathique film d’aventure, bien rythmé, un brin pervers en raison de l’humiliation constante de l’héroïne, qui ne cesse de tomber de piège en piège, sa célèbre vertu étant perpétuellement bafouée. Bien que le côté érotique soit très présent, Franco s’intéresse surtout à son histoire et évite la multiplication hasardeuse de scènes érotiques gratuites (ce qu’il ne fera plus par la suite !).
En outre, Franco nous gratifie au passage d’une interprétation assez hallucinante de l’acteur américain Jack Palance dans le rôle d’un prêtre libidineux fort peu recommandable.
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