Réalisé en 2004 par l’américain Dave Gebroe, Zombie honeymoon est une approche très intéressante du zombie.
Le film se focalise en effet sur le drame d’un jeune couple venant de se marier et dont le mari est devenu un mort-vivant. Filmé en DV, de façon à retranscrire le quotidien le plus banal d’un couple, à la manière d’un home movie, Zombie honeymoon joue avant tout sur les retombées tragiques que l’état zombifié du mari provoquent, notamment sur sa jeune femme toujours transie d’amour pour lui. Il en résulte un métrage touchant, constamment entre chronique intimiste et film d’épouvante.
Inspiré de l’histoire personnelle de sa sœur, Dave Gebroe livre un film qui vire progressivement à la tragédie pure. Si le début de film est marqué par quelques traits d’humour, le climat s’alourdit au fur et à mesure et devient oppressant, d’autant que le spectateur voit aussi la souffrance que l’état du mari provoque sur sa femme, prise entre l’amour forcené qu’elle lui porte et l’horreur qu’elle a de voir son aimé se transformer en monstre.
Par ailleurs, le rapprochement entre la zombification et la maladie est très clair de la part de Gebroe, comme une sorte de métaphore du cancer ou du SIDA. Quoi de plus difficile que de voir les personnes que l’on aime dépérir, perdre petit à petit leurs facultés physiques et mentales. Zombie honeymoon est surtout axé sur le point de vue de la jeune femme. Le cannibalisme du mari provoque plutôt de la souffrance chez le spectateur, et non de l’épouvante, car celui-ci sait que l’homme est condamné, pour sa survie, à manger d’autres hommes. La scène finale, par son montage alterné, est déchirante et l’ultime plan, qui voit l’héroïne déambuler sur la plage au son de la célèbre chanson de Tammy Wynette « Stand by your man », reste longtemps dans la mémoire.
Un premier film très réussi, formidablement interprété par les deux acteurs principaux (surtout la jeune actrice qui joue l’épouse) qui est ce qu’on pourrait appeler un film de zombie émotionnel.
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