Réalisé en 1975 par le grand cinéaste français Jean-Paul Rappeneau, auteur des délicieux La vie de château ou de Les mariés de l’an deux, Le sauvage est une savoureuse comédie d’aventures qui va à 100 à l’heure.
Se déroulant au Vénézuéla, le film est basé sur la rencontre à Caracas d’un baroudeur, Martin (Yves Montand, excellent) et d’une jeune femme explosive poursuivie par son compagnon italien très jaloux, Nelly (Catherine Deneuve, pétillante, loin des rôles de beauté glaciale qui ont fait sa renommée). C’est le début d’une aventure bourrée de péripéties, où Nelly va imposer sa présence à Martin dans l’île déserte qu’il possède et où il vit seul et en toute tranquillité. Si les rapports entre Martin et Nelly sont houleux dès le début, les règles de l’amour sont imprévisibles et ce jeu ininterrompu de chassé-croisés, de duels, de poursuites entre nos deux héros va vite se transformer en jeu de l’amour.
Mis en scène avec une énergie dévastatrice qui met magnifiquement en valeur aussi bien les personnages que les paysages paradisiaques, Le sauvage bénéficie, en plus d’une interprétation de haute volée, de dialogues particulièrement ciselés de Jean-Loup Dabadie et d’une musique entraînante de Michel Legrand. Les situations ne sont jamais répétitives et débouchent même sur l’émotion. Car Le sauvage est avant tout un film d’amour, comme tous les films de Rappeneau. Au fur et à mesure de leurs confrontations, Martin et Nelly apprennent à s’apprécier et à s’aimer, malgré (ou à cause) de leurs différences.
Inspiré de la comédie américaine, notamment des comédies de Howard Hawks, Le sauvage est une très belle réussite de comédie à la française, au rythme effréné, qui permet au spectateur de se dépayser complètement, et où le cinéaste parvient à égaler, avec une élégance rare, toute la finesse et la dynamique de la comédie américaine classique.
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