Frankenstein Junior :
Avec Frankenstein Junior, Mel Brooks réalise une savoureuse comédie. Mais surtout il rend un vibrant hommage aux films d'horreur d'antan, alors en noir et blanc. Car si Frankenstein Junior est une parodie du mythe de Frankenstein, avec le petit-fils de Frankenstein (lequel a honte de son grand-père, et se fait dès lors appeler "Fronkonstine"), celle-ci est très respectueuse du mythe originel. Les gags ont beau pleuvoir (avec une assistante très sexy et quelques allusions sexuelles on ne peut plus claires, notamment à la toute fin du film ; avec un Frankenstein qui est à la base un professeur en sciences à l'Université !), Mel Brooks montre toujours un amour certain envers le genre qu'il parodie. D'ailleurs, si les gags sont effectivement très drôles, Mel Brooks ajoute un côté très attachant dans les rapports entre le docteur Frankenstein (interprété par un Gene Wilder au sommet de sa forme) et sa créature ; comme le prouve très clairement une des scènes finales du film. La fin du film montre en outre que le réalisateur apprécie tous ses personnages, par un happy end tout à la fois drôle et émouvant. Bénéficiant d'un scénario solide, d'acteurs tous particulièrement bons, et d'une photo en noir et blanc très belle, Frankenstein Junior constitue une excellente parodie, et certainement un des tous meilleurs films de Mel Brooks.
Note du film : 9/10
To be or not to be :
Avec To be or not to be, Mel Brooks produit le remake (car le réalisateur est Alan Johnson) l'un des films les plus célèbres de l'un de ses cinéastes préférés, Ernst Lubitsch. D'ailleurs, mis à part le fait que désormais le film est en couleurs et évidemment avec de nouveaux acteurs, le scénario du film original est respecté dans ses grandes lignes. Mel Brooks tient l'un des rôles clés du film, celui de monsieur Bronski, un acteur assez mauvais qui dirige un petit théâtre à Varsovie. Au même titre que sa femme, il va tenir un rôle fondamental pour subtiliser une liste de noms très importants qui est détenue par un traître, à la solde des nazis. On retrouve donc dans le rôle des époux Bronski notre bon vieux Mel Brooks et dans le rôle de son épouse Anne Bancroft. Comme dans le film de Lubitsch, les gags se succèdent à toute allure. Le réalisateur fait passer les nazis pour des êtres stupides (notamment dans le salut hitlérien) et assez lourdauds. On notera par contre que les gags sont plus appuyés que chez Lubitsch, la finesse n'étant pas toujours de mise avec Mel Brooks. Mais bon, au final on passe un très bon moment à voir ce film qui certes est moins bon que son illustre prédécesseur, mais se suit avec un plaisir certain.
Note du film : 8/10
Le grand frisson :
Le grand frisson (High anxiety de son titre original) est une nouvelle parodie de Mel Brooks, cette fois axé sur les films d'Hitchcock. D'ailleurs, l'ensemble du film lui est dédié puisqu'on peut lire dès le début du film : "Ce film est dédié au maître du suspense Alfred Hitchcock". Le scénario pourrait rappeler en partie La maison du docteur Edwardes puisqu'il s'agit pour le docteur Richard Thorndyke (incarné par Mel Brooks) de s'occuper d'un asile psychiatrique alors que lui-même souffre de graves maux de tête et par la suite de prouver son innocence quant à des meurtres. Le grand frisson est comme d'habitude une comédie particulièrement décalée, avec notamment une infirmière sado-masochiste, un chauffeur qui a des tics (mais surtout qui utilise la même expression). Mel Brooks se permet même de nous faire un grand numéro de chanteur à la Frank Sinatra dans une scène hilarante, où il interprète High anxiety (Le grand frisson). Les citations aux films d'Hitchcock sont nombreuses : outre La maison du docteur Edwardes, on a droit à plusieurs allusions à Vertigo (notamment à la toute fin du film), aux oiseaux (ce qui donne d'ailleurs lieu à une scène bien ridicule) ou encore à La mort aux trousses lorsque Richard Thorndyke donne rendez-vous à l'étrange femme blonde (là encore un clin d'oeil à Hitchcock, et notamment à Grace Kelly ou Kim Novak). Si le film se révèle relativement plaisant, il n'atteint cependant pas la puissance des meilleurs films de Mel Brooks.
Note du film : 7,5 /10
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