CRITIQUE DVD

Grand Prix au festival de Cannes 2005, le dernier Jim Jarmusch en a étonnement bénéficié d'un regain d'intérêt considérable de la part du public français. Etonnement, car le film ne comprend pas ne serait-ce qu'un seul élément habituellement apte à séduire le grand public, preuve que le festival réserve encore de belles surprises et promet une confortable place aux outsiders underground. Broken Flowers s'impose d'emblée en objet hybride, ni purement comique (bien que de nombreuses situations cocasses soient pourtant préservées), ni véritable drame, même si chacune des retrouvailles de ce Droopy désabusé avec ses anciennes compagnes est un spectacle terriblement émouvant en soi. Une expérience assez étrange, car rien ou presque ne se passe, peu de mots sont échangés... Les silences ici omniprésents, associés à un rythme faussement indolent, en disent bien plus long qu'un monologue qui aurait probablement desservi le film. Au final, si Broken Flowers brise le cœur, c'est que sous son vernis en apparence cocasse et gentiment amer, il s'avère être la tragique histoire d'un homme qui se penche sur son passé, et qui constate avec nostalgie que plus rien n'est comme avant, et que les instants terminés que cette lettre anonyme fait resurgir en lui sont perdus à jamais. Ce sentiment sombre et d'une gravité sans fard surgit soit pendant le film, soit en y réfléchissant après coup, puisque sur le moment, tout peut être vu de manière plus ou moins amusante. Tout au cours du long-métrage, des plans sur un rétroviseur sont l'essence même de cette pensée et de cette mélancolie affichée ; Bill Murray vraiment cafardeux, est également pour beaucoup dans l'immense réussite de ce vaudeville intense et déchirant.

Image claire et nette, et pour cause, l’image ne bouge quasiment jamais ! C’est simple et beau.

Le film n'étant guère propice à d'explosifs exercices de style, on se contente donc de la précision des dialogues restrancrits, ainsi que du soin apporté à l'étalonnage des musiques cocasses qui jalonnent ce parcours initiatique.

/// ENTRETIEN AVEC JIM JARMUSCH (25’, VOST)
Interview exclusive à ce double DVD français, cette longue interview avec le metteur en scène, dans un cadre inspiré par les objets du film, passionne. Il y parle de ses idées de mise en scène avec une sincérité et un charme désarmants, et stipule notamment que les films américains actuels ‘lui donnent mal à la tête’ ! On se sent donc moins seul.

/// FEATURETTE : ‘FARMHOUSE, BEHIND THE SCENES’ (4’, VOST)
Petit making-of, sorte de condensé d’images de tournage sans réel point de vue, restituant tant bien que mal dans une durée aussi faible l’ambiance qui régnait sur le plateau de Broken Flowers.

/// SCENE ALTERNATIVE : ‘GIRLS ON THE BUS’ (2’, VOST)
En fait une version longue des deux ados qui pouffent dans un bus dans une des scènes les plus drôles du film. On a donc droit à quelques improvisations supplémentaires, pas forcément géniales.

/// PRISES RATEES : ‘START TO FINISH’ (8’, VOST)
La perplexité est de mise au sortir de cette longue série de claps totalement inutile, qui assomme d’ennui quiconque tente de la visionner jusqu’au bout.

/// VIDEOCLIP : ‘PATTERN SKIES’ PAR THE GREENHORNES (2’, VO)

/// BANDES-ANNONCES US & FRANCE (5’, VOST)

/// ESPACE BANDES-ANNONCES DE L’EDITEUR (VOST)

/// LIENS INTERNET & FILMOGRAPHIES

Le packaging, superbe, est composé d'un fourreau transparent comportant les principales informations relatives au film. Une fois retiré, il laisse place à un digipack à trois volets très dépouillé, qui fait la part belle aux artworks colorés et panachés composés par la tribu de Bac Video.
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