Family portraits : une trilogie américaine, est un long métrage du jeune Douglas Buck. En fait, il s'agit de 3 moyens métrages (respectivement Cutting moments ; Home ; Prologue) qui se suivent et qui d'ailleurs ont tous des correspondances dans la thématique. Et le portrait que fournit Douglas Buck est particulièrement pessimiste. On est bien loin des idées sur l'american way of life. On a ici des gens qui s'ennuient, qui ne savent pas quoi faire de leur vie, qui ont des idées extrêmistes ou qui souffrent d'un passé trop douloureux. A la manière d'un Haneke, le traitement de Douglas Buck est particulièrement froid et relativement austère. Pourtant, les 3 histoires sont passionnantes. La première, particulièrement gore, montre une femme qui en vient à se mutiler pour tenter d'exister aux yeux de son mari. Le résultat est particulièrement difficile soutenable (les effets spéciaux ont été faits par Tom Savini). Ames sensibles s'abstenir ! La seconde histoire montre un personnage qui sous le prétexte de la religion se montre véritablement comme tortionnaire vis-à-vis de sa famille (il ne fait par ailleurs que reproduire ce que lui-même a vécu. Le troisième segment de Family portraits, celui qui est certainement le plus profond, montre une jeune femme qui revient dans sa ville natale après avoir été en ce lieu violée et torturée (elle a perdu ses deux bras). Elle vient à la rencontre de son agresseur... Très proche dans la thématique que le fabuleux De beaux lendemains d'Atom Egoyan, ce troisième segment montre des personnages qui souffrent et surtout on est très loin de la caricature. Les notions de culpabilité et de pardon sont poussées à un point paroxysmique. Au final, les trois moyens métrages de Family portraits : une trilogie américaine, montrent un autre visage des Etats-Unis. Alors ce n'est pas facile à voir, ça gratte là où ça fait mal mais de telles oeuvres sont nécessaires.
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