Avec ce "Barricade", le réalisateur allemand Timo Rose, un habitué du "gore", nous livre un "survival" hardcore certes peu imaginatif mais terriblement sanglant, volontaire dans ses effets et vif.
Le script suit les déboires d'un trio d'amis parti faire une randonnée en pleien forêt et qui vont se retrouver confrontés à une famille de dégénérés sanguinaires et cannibales.
Après une séquence d'introduction déjà extrêmement sanglante nous montrant quelques campeurs se faire copieusement massacrer par des inconnus, avec des plans gores excessifs et sordides, le métrage se lance dans la présentation des personnages principaux, deux amis, de jeunes adultes vaguement typés "adolescents attardés" attendant l'arrivée de leur amie commune, une jeune actrice américaine venue les voir, le tout sur un ton souriant et dynamique faisant de la sorte passer la pilule et rendant même ces protagonistes sympathiques et attachants, surtout le "couple" qui n'ose pas se prononcer, alors que le troisième larron offrira quant à lui la part d'humour débridé grâce à des répliques tordues et bien souvent quelque peu salaces, mais sans pour autant devenir potaches.
Ensuite, l'intrigue nous conviera à suivre le début d'une virée en forêt censée détendre les trois personnages, tandis que plusieurs meurtres toujours bien sanguinolents ( le couple de campeurs ) viendront entretenir le climat de danger régnant autour d'eux, tout en nous dévoilant ainsi progressivement l'apparence très graphique des assassins dégénérés, avant que le trio ne se retrouvent véritablement face à ces derniers pour une série de rebondissements prenants et jouissifs dans une violence sèche et volontaire.
Et même si la trame de l'intrigue ne brillera pas par son originalité ni par sa capacité à entretenir un véritable suspense, à cause d'une certaine prévisibilité des événements, les personnages en eux-mêmes et l'esthétisme de l'ensemble viendront rendre le métrage captivant et furieusement sauvage dans l'expression de la barbarie des meurtriers.
En effet, en impliquant de jeunes adultes plus près de la trentaine avec des problèmes ayant une touche "réelle" non négligeable, le réalisateur facilité l'identification et le rapprochement du spectateur avec ceux-ci, alors que leurs réflexes ( notamment de survie ) resteront bien humains et crédibles.
De plus, Timo Rose est arrivé à donner à son film un cachet spécial, avec l'utilisation régulière de cette pellicule dégradée évoquant aisément les bandes des années soixante-dix, renforçant ainsi l'impact des séquences glauques et sordides, tout en dynamisant facilement l'ensemble par un montage haché, parfois même presque trop.
Enfin, l'attirance du réalisateur vers le gore saignant et abusif ne sera plus à démontrer et ici les sévices endurés par les victimes sont multiples, entre démembrements, énucléations et autres plaies salement infligées, alors que la vengeance des héros sera tout aussi sanglante et jouissive, le tout étalé sur l'écran à grands renfort de gros plans nauséabonds, même si les effets présents ne versent pas pour autant dans la démesure outrancière en demeurant plutôt réalistes.
Mais hélas, en plus de se livrer à quelques "passages obligés" du genre ( la fuite de l'héroïne dans les bois ), le métrage restera quand même confus, avec notamment l'arrivée peu avantageuse de nouveaux protagonistes ( apportant même un twist guère probant ni même vraiment crédible ) et de petites maladresses et facilités scénaristiques viendront entacher légèrement la fluidité du métrage.
L'interprétation est assez convaincante, surtout la toute mignonne Raine Brown, très à l'aise dans un rôle assez physique et la mise en scène de Timo Rose est largement concluante, avec des effets parfaitement maîtrisés, aussi bien au niveau de l'emploi d'une caméra subjective inquisitrice que dans l'agencement des plans et leur graphisme.
Les nombreux effets spéciaux, essentiellement tournés vers le gore, seront impeccables et crédibles la plupart du temps et une fois encore, leur présentation les rendra encore plus efficaces.
Donc, ce "Barricade" s'avérera être un "survival" bien brutal et plus que méchant dans l'hécatombe de gore venant éclabousser l'écran, faisant ainsi oublier ses petits défauts !
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