Incontestable fleuron de la Catégorie 3 hongkongaise, Run and kill a été réalisé en 1993 par Billy Tang, déjà auteur du rape and revenge complaisant mais incroyablement graphique Red to kill.
Interprété par des acteurs habités, notamment Kent Cheng et Simon Yam, Run and kill est un thriller d’une noirceur absolue.
Le héros (brillamment incarné par Kent Cheng), marié et père de famille, voit sa vie basculer lorsqu’il surprend sa femme dans les bras d’un autre et décide, sous le coup de l’ivresse, de la supprimer.
Véritable cauchemar sur pellicule, Run and kill ne quitte pas son protagoniste qui va d’horreurs en horreurs et finit par régresser au stade primitif, poussé à bout par un ancien soldat ayant combattu au Viêtnam et devenu un fou sanguinaire (Simon Yam, psychotique).
Billy Tang réussit à créer une atmosphère malaisante très glauque et offre un film d’une violence inouïe qui culmine dans une scène finale ahurissante, dépassant toutes les limites de la bienséance et du bon goût.
Par ailleurs, Run and kill, certes transgressif, ne tombe jamais dans la complaisance, à la différence de Red to kill. Le film reste tendu de bout en bout, ponctué d’éclats de violence jusqu’auboutiste.
Très graphique, d’une efficacité redoutable, le film parvient même à émouvoir par moment le spectateur, constamment compatissant aux déboires du personnage interprété par Kent Cheng, entraîné malgré lui dans une spirale infernale qu’il ne peut arrêter.
Au final, Run and kill s’avère un thriller d’une noirceur abyssale, passionnant par sa façon de ne pas laisser au spectateur de moment de répit, obligé d’assister à la déchéance physique et morale d’un héros irrémédiablement entraîné vers la folie.
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