Après son excellent El Mariachi réalisé pour trois fois rien et son remake Desperado, le cinéaste mexicain Robert Rodriguez décide de changer de style avec Roadracers qu’il réalise en 1994.
Hommage sincère à La fureur de vivre de Nicholas Ray avec James Dean, Roadracers dresse le portrait touchant d’un jeune marginal, Dude, interprété par un tout jeune David Arquette, dans une ville d’Amérique profonde des années 1950.
Passionné par les voitures et le rock’n’roll, persécuté par la police locale à cause de sa marginalité et le mystère de ses origines, Dude trouve son seul réconfort dans les bras de sa fiancée mexicaine Dona (la belle Salma Hayek, habituée des films de Rodriguez) et dans l’amitié que lui porte un jeune homme féru de cinéma et fan absolu de L’invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel.
Débutant sur un ton plutôt détendu très American graffiti (célèbre film de George Lucas), Roadracers évolue progressivement vers le drame. Dans un monde chimérique, où la police ment, où même le rock’n’roll devient un simulacre, Dude n’arrive pas à trouver sa place et malgré le soutien de Dona, souffrant elle-même du racisme à cause de ses origines mexicaines, va se rendre compte qu’aucun choix ne peut s’offrir à lui.
En dépit de moyens limités, Rodriguez offre un beau film, inégal mais attachant. Très à l’aise dans les scènes d’action, il parvient également à instaurer un climat mélancolique qui perdure tout au long du film et qui ne peut déboucher que sur le drame. Rodriguez déclare aussi son amour du rock’n’roll, se montre fier de ses origines mexicaines (par le biais du personnage de Dona) et livre un très bel hommage à L’invasion des profanateurs des sépultures de Siegel, dont l’acteur principal Kevin MacCarthy, fait même un apparition à la toute fin de Roadracers.
Roadracers s’avère au final un film un peu bancal mais généreux. Déclaration d’amour aux cinémas des drive-in, c’est un film assez atypique dans la filmographie de Rodriguez qui mérite qu’on s’y attarde.
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