Juste après avoir ouvertement plagié "Les dents de la mer" avec son "La mort au large", le réalisateur chevronné du "cinéma-bis" italien Enzo G. Castellari s'attaque avec ces "Nouveaux barbares" à "Mad Max 2" dont il s'accapare l'univers pour une histoire intégralement portée avec l'action.
Le script suit, dans un monde apocalyptique après une guerre nucléaire, les déboires d'un héros solitaire confronté à une bande d'exterminateurs voulant réduire à néant les derniers survivants de la race humaine.
Après une brève mise en situation décrivant ce monde dévasté par l'holocauste atomique, le métrage nous présente cette horde de mercenaires névrosés et meurtriers au look délicieusement kitsch, les Templars, au travers de leur attaque d'un petit campement sans réelle défense dont les individus vont se faire tuer sans pitié lors de séquences graphiques mais plutôt comiques, surtout lorsque le réalisateur décide d'avoir recours au ralenti pour bien souligner les cascades.
Ensuite, l'intrigue va mettre en scène son personnage principal, Scorpion, un homme solitaire et bien évidemment l'ennemi juré des Templars qui va rapidement délivrer une demoiselle des griffes de ces odieux barbares, entraînant la fureur du chef de ces derniers, sans pour autant que celui-ci ne veuille vraiment chercher à se venger. C'est ce que voudront faire des vassaux désireux de prendre le pouvoir au sein du clan pour au final se faire tuer par Scorpion et un allié inespéré, Nadir. La mort de ses coéquipiers plongera enfin le chefs des Templars dans un rage noire et déclenchera une guerre totale.
Le métrage s'appuiera surtout sur des scènes d'action sans cesse renouvelée pour développer ses diverses situations, avec entre autres les traditionnelles course-poursuites automobiles, mais aussi des gunfights répétés, mais ne négligera pas pour autant d'avancer des thèmes classiques ici mis au goût du jour et acclimatés au climat du film, tout en effleurant une certaine moralité humaniste.
Mais on retiendra aussi la volonté graphique et certainement opportuniste du réalisateur, qui s'est amusé à mettre en scène ces Templars, ouvertement nihilistes et gentiment caricaturés pour sembler encore plus brutaux ( leur chef ne déchire t'il pas la Bible en déclarant haïr les livres et n'harangue t'il pas ses troupes par des discours belliqueux envers l'humanité toute entière ? ), alors que les séquences d'action seront toujours musclées et violentes, tout comme les différents impacts de grenades faisant carrément exploser les victimes et les mises à mort variées et très visuelles, tandis que les sous-entendus du "suprême châtiment" seront bien déviants.
Et l'univers apocalyptique emprunté au film de George Miller du film est également réussi, aussi bien par des décors certes plutôt facile à gérer mais adaptés que par des véhicules futuristes très esthétiques renfermant des armes originales ( l'hélice ), alors que le look des intervenants fait quand même à sourire.
L'autre point fort du métrage résidera dans l'interprétation, composée de "gueules" du cinéma italien, et on retrouvera avec plaisir George Eastman, qui fut le célèbre "Anthropophagous" pour Joe D'Amato, impressionnant dans un rôle de méchant tout à sa démesure, mais aussi notamment Fred Williamson.
La mise en scène d'Enzo G. Castellari est dynamique en suivant l'action de près et en osant quelques effets plutôt réussis.
Le métrage se laisse aller parfois à quelques effets spéciaux sanglants assez probants mais rudimentaires, avec de nombreuses plaies dues aux impacts de armes laser, mais également à des explosion d'être humains et même à une décapitation hilarante, puisque le corps sans tête continuera à conduire sa moto quelques instants.
Donc, ces "Nouveaux barbares" restent un vaillant et excellent représentant de l'âge d'or du cinéma-bis italien, très démonstratif et jouissif !
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