On savait Charles Band et sa boîte de production la "full Moon" capable d'aller loin dans l'absurde, mais les bornes sont largement dépassées avec ce "Killer eye" où le réalisateur David DeCoteau ( planqué ici sous un de ses nombreux pseudos ) s'en donne à coeur joie !
En effet, le script met en scène un jeune scientifique apprenti-sorcier qui, en voulant ouvrir une porte sur la huitième dimension ( ! ), libère un oeil gigantesque dont l'unique préoccupation sera de chercher à se reproduire avec de jeunes femmes.
Il ne faudra pas longtemps ( environ cinq minutes, le temps de vaguement mettre en place l'intrigue ) au réalisateur pour introduire cette chose impensable, un oeil énorme se déplaçant grâce à un nerf optique bien pratique, qui va bien sûr s'échapper du laboratoire et parcourir l'immeuble abritant les expériences à la recherche de demoiselles susceptibles de lui plaire.
Et c'est justement cette partie qui sera outrageusement développé par le métrage, mettant ainsi en avant un érotisme assez poussé ( et bien inhabituel dans les productions "Full Moon" ), lors de très longues séquences lascives d'étreintes bien improbables où la membrane de l'oeil aura une symbolique bien affirmée, mais cela permettra également à David DeCoteau d'exhiber continuellement ses acteurs musclés en petite tenue, cédant donc une fois de plus à ses penchants naturels.
Le reste du métrage privilégiera un humour dont on osera espérer qu'il s'agit d'un second degré assumé, tant les dialogues frisent continuellement le ridicule le plus total jusqu'à en devenir hilarant et les différentes situations proposées ne relèvent guère le niveau en oscillant en permanence entre une débilité complète et une crédibilité impossible à imaginer ( avec en point d'orgue cette scène où une jeune femme se laisse tripoter par la membrane en pensant qu'il s'agit de son mari ).
Les différents personnages peuplant le film sont également bien déjantés, entre ces deux culturistes complètement drogués, tellement défoncés qu'ils pensent que l'oeil fait partie de leurs hallucinations ( quand ils ne s'extasient pas "Creepozoids", un autre film de David deCoteau, à la télévision ) et surtout cette nymphomane à l'esprit toujours déplacé, offrant ainsi une bonne humeur communicative.
L'interprétation est bien caricaturale, ajoutant encore au côté délirant de l'ensemble, et la mise en scène de David DeCoteau est vive mais minimaliste.
Les effets spéciaux restent limités à la visualisation de cet oeil aussi irréel que comique, dont la crédibilité n'est bien entendu jamais vraiment recherchée.
Donc, ce "Killer eye" fera sans doute passer un bon moment de délire, à la condition express d'apprécier ce genre d'humour très stupide !
|