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Le septième continent :
En réalisant Le septième continent, Michael Haneke livre un film dramatique, austère, sans concessions. Il nous filme sur l'espace de 3 ans la vie quotidienne d'une famille bourgeoise. La mise en scène d'Haneke est plus clinique que jamais : les plans sont resserrés au possible pour donner un sentiment d'étouffement, il filme les protagonistes sans montrer par moments leurs visages, quand il filme les visages, ceux-ci semblent inexpressifs, de nombreuses séquences se terminent pas de longs fondus au noir, les mêmes actions des personnages (le fait de se lever le matin de la même façon, de se brosser les dents, de manger en utilisant les mêmes habitudes, d'aller nettoyer la voiture plusieurs fois etc.) sont filmées pour montrer la monotonie de leur quotidien. D'ailleurs, tout est tellement calculé à l'avance qu'on a l'impression que cette famille est morte. D'ailleurs, la vie l'ennuie tellement (Haneke critique de façon évidente le matérialisme et l'un de ses possibles conséquences) que cette famille décide de programmer la destruction de tout ce qui les attache au monde puis leur mort collective. La fin du film, très dure à supporter, fait froid dans le dos. Au final, Le septième continent est un film dur à regarder car il n'y a aucun échappatoire. Du cinéma total et radical, que l'on adhère ou non au propos.
Benny's video :
Avec Benny's video, Michael Haneke livre à nouveau un film terrible dans les faits, qui pose la question du rapport de la vidéo et de la réalité. Michael Haneke nous rappelle qu'il faut bien se dire que l'un et l'autre ne sont en aucun cas liés. Quelque chose que l'on voit en vidéo n'est pas quelque chose que l'on peut se permettre dans la réalité. Le réalisateur allemand pose la question essentielle de la culpabilité. Le jeune Benny, coupable au début du métrage d'un acte horrible, ne sait pas pourquoi il l'a commis. D'ailleurs, il ne semble pas affecté par cet acte, notamment lorsqu'il montre la vidéo relatant ces faits à ses parents. Ces derniers,que l'on voit souvent absents de l'appartement familial, cherchent à faire oublier et même disparaître cet acte. Le film pose sur cette question de nombreuses questions morales sans apporter de réponses. Une nouvelle fois, la mise en scène d'Haneke est très resséré, il n'y a pas de ligne de fuite. La mise en scène est très clinique et rend le film d'autant plus difficile à supporter. Une grande réussite du film d'Haneke est qu'il ne prend pas parti. A partir d'un fait divers horrible, il laisse au spectateur le soin de se faire sa propre opinion.
71 fragments d'une chronologie du hasard :
Dès le début du film, le réalisateur Michael Haneke nous explique les événements de son film par le biais de phrases inscrites sur l'écran : à la veille de Noël en 1993, un étudiant est entré dans une banque, a tué trois personnes avant de se suicider d'une balle dans la tête. Le film n'est donc pas un film à suspense puisque l'on sait déjà comment il va se terminer. L'ambition d'Haneke est toute autre. Elle est d'abord de montrer l'incommunicabilité entre les êtres (thème cher à Haneke). Ensuite, Haneke s'attache à montrer que la violence est partout, dans le monde entier (comme l'indiquent les différents journaux télévisés avec les conflits qui ont lieu sur le globe entier). Pour autant, il ne s'agit pas de la banaliser. Comme à son habitude, Haneke évoque une violence brute, qui n'a rien de réjouissant (comme semblent l'indiquer d'autres films que les siens). Le réalisateur autrichien, comme souvent très nuancé dans son propos, n'apporte pas de réponses. Il montre bien au travers de son film et de ces fameux fragments (séparés par des fondus au noir), très cliniques dans leur description, que l'être humain est multiforme. D'ailleurs, la volonté du tueur est complexe et n'est pas aussi facile à appréhender qu'on le souhaiterait. En somme, avec 71 fragments d'une chronologie du hasard, Haneke s'intéresse de manière globale à notre société (après s'être intéressé au milieu proprement familial dans ses deux premiers films) qu'il analyse de manière clinique et au fond assez pessimiste.
Chacun des films a été noté 9/10. Le plus marquant, le plus radical est par contre sans aucun doute Le septième continent.
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