Chambara en noir et blanc réalisé en 1968 par le grand Kihachi Okamoto, ce film a une tonalité beaucoup plus détendue que Samouraï ou Le sabre du mal, deux autres œuvres majeures de ce cinéaste. L’excellent Tatsuya Nakadai (acteur fétiche de Masaki Kobayashi ou d’Akira Kurosawa) est la vedette de cet opus, dans le rôle d’un vagabond errant qui est aussi un fabuleux bretteur. Proche par sa structure de Yojimbo (Le garde du corps) de Kurosawa, mais aussi du célèbre western-spaghetti de Leone, Pour une poignée de dollars de Leone (qui n’est d’ailleurs qu’une variation sur Yojimbo), Kill suit les pérégrinations de ce vagabond qui se retrouve pris dans une sanglante guerre des clans. Bourré d’humour, ce film est aussi une réflexion désabusée sur la fin des samouraïs, où les codes d’honneur sont bien malmenés. Il en résulte un formidable film d’action, spectaculaire et violent mais non dénué de cynisme, qui tient en haleine le spectateur sur près de deux heures, où Okamoto fait de nouveau preuve d’une incroyable énergie pour filmer les combats au sabre et d’un sens de l’espace très maîtrisé. Moins abouti que les extraordinaires Samouraï ou Le sabre du mal, Kill est néanmoins un passionnant chambara qui devrait séduire sans problème les amateurs de ce type de films.
|