Avec ce "Trauma", le réalisateur britannique Marc Evans livre un métrage qui se veut complexe et psychologique, mais qui finit surtout par lasser son spectateur au point de le faire décrocher complètement de son intrigue tortueuse et alambiquée.
En effet, le script nous présente un homme qui, sortant du coma suite à un accident de voiture, apprend que son épouse y a laissé la vie. Mais alors qu'il tente de reprendre goût à la vie, son quotidien s'effrite peu à peu, surtout qu'il se croit impliqué dans le meurtre d'une chanteuse célèbre et que des visions cauchemardesques viennent le perturber un peu plus.
D'entrée, alors qu'il nous présente en parallèle son personnage principal et la cause de son accident, tout en insérant immédiatement dans les faits la mort de cette chanteuse célèbre, le réalisateur place son métrage sur un terrain ambigu, en laissant déjà le soin au spectateur de faire le choix de croire ce que le personnage principal pense voir et vivre, en avançant toute une série de plans très courts, assemblés de façon presque épileptique, avant que l'ensemble se calme un peu pour réellement mettre en place son intrigue qui sera amenée à s'éparpiller dans de nombreuses sous-intrigues n'ayant comme lien apparent que le personnage principal, abandonnant en cours de route certains protagonistes ( le peintre ), mais surtout ayant du mal à se mélanger pour former un ensemble cohérent et crédible.
En effet, de multiples éléments sans véritable importance viennent se greffer à un passif déjà lourd pour achever de rendre le métrage touffu à foison ( les fourmis, l'ancienne utilité des lieux d'habitation, par exemples ) au point de nous égarer complètement pour finalement se désintéresser du sort d'un personnage principal sans relief ni saveur, ce qui n'aide aucunement à gagner en identification.
Et ce ne seront pas les différents rebondissements proposés qui viendront éclairer le fil de l'histoire puisqu'au lieu d'éclaircir les éléments laissés en suspens, chaque nouveau fait sèmera encore plus le doute sur la véracité de ce qui défile sur l'écran et nous fera douter de la santé mentale du "héros". Pire encore, la soi-disante révélation du dernier quart d'heure du métrage, tellement prévisible qu'elle en devient poussive, ne fera que faire encore plus regretter d'avoir attendu jusque là, mais heureusement le final réservera une bonne surprise avec une scène à faire frémir les arachnophobes pour les seuls instants probants du film, avec également une séquence onirique dans l'hôpital plutôt bien conçue. Et enfin, la présence de la toute mignonne Mena Suvari viendra quand même égayer légèrement le propos du film par une prestance remarquable et troublante.
Bien évidemment, dans un tel contexte, les tentatives d'effets de surprise ne pourront espérer être efficace et à aucun moment un réel suspense n'arrivera à s'installer.
L'interprétation est correcte, la passivité de Colin Firth étant conpensée par l'aura de Mena Suvari et la mise en scène du réalisateur pêche par manque de rigueur et de cohérence dans l'utilisation de ses effets, bien souvent balancés sans aucun souci de justification.
Les quelques effets spéciaux sont réussis, tout en restant basiques.
Donc, ce "Trauma" souffre gravement de sa profusion d'éléments noyant définitivement un ensemble compliqué pour ne soutirer au spectateur qu'un ennui persistant, gommant de la sorte la saveur d'un final sympathique !
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