Encore un chef d'oeuvre d'Aldrich, ce "Vol du Phénix" est un véritable produit du Nouvel Hollywood et l'on y retrouve tout les thèmes récurrents de l'époque.
Tout d'abord la confrontation des deux héros: leurs forces, leurs faiblesses, leurs contradictions...
Il y a d'un côté James Stewart, vieux pilote endurci qui a tout appris sur le tas. Il est certain de ses convictions, et refusera catégoriquement de s'en écarter même avec la preuve qu'elles ne sont plus valables. Pourquoi? Par simple Orgeuil. Comment il le dira lui même à son meilleur ami Richard Attenborough...
De l'autre on a Hardy Krüger, petit génie ("calculette sur pattes" comme l'appelle James Stewart) légèrement asociable, il a l'idée folle de reconstruire un avion à partir de l'épave du premier. Lorsque les autres accepteront finalement de l'écouter, il se revèlera sûr de lui et orgueilleux lui aussi, mais tout son savoir repose sur la théorie.
Ces deux "grandes gueules" vont donc être perpétuellement en conflit, symbolisant un peu le vieil et le nouveau Hollywood. Les tensions vont aller ainsi crescendo jusqu'a ce que le vieil Holywood annonce officielement sa capitulation. Mais il n'en devient pas inutile pour autant: le Nouveau ne doit sa survie qu'à sa coopération avec l'autre qui va le guider hors de danger.
"Le Vol du Phénix" est un huis clos à ciel ouvert. Etrange vous allez me répondre? Non: tout est réalisé dans ce sens. L'avion s'est écrasé dans une cuvette, enfermé entre des dunes qui sont autant de limites à ne pas franchir sous peine de mourir. Le film se concentre uniquement sur l'action, et débute très rapidement par le crash de l'avion. Pas de présentation des personnages: on les présente dans l'action car c'est dans l'effort qu'ils se reveleront eux mêmes. Encore un thème Aldrichien!
Enfin, dernier thème chère à Aldrich et que j'apprécie beaucoup, c'est cet façon qu'il a de représenter la pression et surtout son évacuation directe. Dans ne nombreuses scènes du film, on sent la pression monter, et elle est toujours écavuer par la violence. Cette façon qu'Aldrich a de faire sauter la soupape de ses personnages est assez grandiose (comme lorsque James Stewart vide un chargeur sur un chameau, ou que toute la bande saute dans l'oasis). Ces exhutoires exubérants contrastent avec la situation et l'ambiance générale et offrent, de façon presque paradoxale, un côté plus humains aux personnages.
"Le Vol du Phénix" est donc un film magistral, réalisé 2 ans après "Les Douze Salopards", on voit que Aldrich est encore au sommet de son art et s'impose comme un des plus grands réalisateurs de son temps.
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