J'attendais "Silent Hill" de pieds fermes: c'est vrai, je n'avais pas eu l'occasion de le voir au cinéma et tout mes amis avaient adoré. Ce n'était pas l'opinion de la critique par contre... Mais bon vous me connaissez je ne suis pas du genre à me fier aux autres hein?
Je ne vous fait pas languir plus longtemps, pour moi "Silent Hill" se résume en deux mots: "Somptueuse Déception".
"Somptueuse" car force est d'avouer que je n'ai rarement vu un film aussi "léché". On sent la "French Touch" de Christophe Gans. Tout tout tout dans les moindres détails est une véritable réussite visuelle. Débauche d'effets spéciaux, orgies de décors malsains et réalistes, le frenchie n'a pas lésiné pour nous faire flipper et restituer l'esprit glauque du jeu vidéo. Ce film est incroyable dans toutes les images qu'il nous montre à l'écran, et chaque scène de ténèbres apporte son lot sordide d'images chocs, jusqu'à la scène finale, véritable apothéose aussi gore que magnifique. De même, les angles de caméra et certains plans rappellent le jeu (et tout les Survival Horror Games en fait), tout comme les transitions. Ces clins d'oeil esthétiques et originaux sont les bienvenus et prouvent encore le talent de Christophe Gans, si tant est qu'il faille encore le prouver. Non de ce côté là, "Silent Hill" a été une véritable claque dans la tronche et bon nombres de scènes resteront gravées dans ma mémoire...
"Déception" car outre ses magnifiques atouts visuels, "Silent Hill" n'est qu'une coquille vide... Le long métrage me rappelle une ex: vraiment canon, avec un superbe visage, des cheveux doux, des longues jambes et des fesses musclées. Le rêve quoi! Seulement je me rappelle que la nuit, lorsque je posais ma tête près de la sienne, j'arrivais à entendre la mer si mes oreilles étaient assez près des siennes. Aussi idiote et inintéréssante que belle. "Silent Hill" c'est pareil (sauf qu'à la limite on entends plutôt les égoûts si on colle l'oreille au Digipack). Pas une seule fois la peur nous surprends. Les bonnes idées ne manquent pas pourtant... Je me suis bien dit deux ou trois fois: "Tiens ça aurait pu être flippant ça!", mais jamais je n'ai sursauté. Pire encore: le destin des deux héroïnes nous est complétement égal, et c'est avec impatience que l'on attends la sirène et l'arrivée des ténèbres pour avoir droit à d'autres scènes chocs! En fait pour ceux qui n'ont pas vu le film et pas joué au jeu, il faut savoir (je pense pas trop spoiler en disant cela) qu'il y a deux phases différentes dans Silent Hill. Celle de la lumière tout d'abord: elle est inoffensive, et les monstres y sont moins puissants. Cependant lorsque retenti la sirène (la même que celle de nos pompiers!) les ténèbres s'installent et les monstres arrivent. Le pourquoi du comment de tout cela je vous le laisse le découvrir. Sachez cependant qu'on s'ennuie ferme devant les scènes de lumière, et que dans celles de ténèbres on est trop ébahi par le visuel pour avoir peur. En ce qui concerne les acteurs, je n'ai pas été ébahi par leur jeu... Seul Sean Bean semble un tant soit peu inquiet pour sa fille, pas comme sa femme qui surjoue et m'a rapidement tapé sur les nerfs... Pareil pour la flic qui en fait trop. La gamine par contre s'en tire bien, et est peut être la plus stressante avec ses grands yeux la... En parlant de Sean Bean, on se demande ce qu'il vient faire là... Les scènes où il apparaît sont d'une inutilité affligeante à tout les points de vue. Dommage pour lui...
Je vais malgré tout conclure sur une note positive, car même si la note est sévère, le film m'a quand même vraiment bluffé visuellement. Disons donc que "Silent Hill" est une erreur de parcours pour Christophe Gans, que les japonais de Konami lui ont collé trop de pression pour qu'il ai réellement le contrôle de son film et que ce sont eux les salopards qui ont tout fait foirer. Ensuite, espérons que notre Frenchie perdu chez les 'Ricains nous offrira un véritable chef d'oeuvre fantastique aussi flippant que visuellement réussi pour son prochain film: je n'en attends pas moins après ce tremplin qu'est "Silent Hill".
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