Time & Tide est un pur film d’action, nerveux, complexe, beau à couper le souffle. Le film est parcouru de nombreux morceaux de bravoures (dont un gunfight défiant les lois de l’apesanteur et du cadre), des plans littéralement impossibles (et pourtant !) pour un art complètement maîtrisé. De Hark, je préfère de beaucoup ce Time and Tide que son tant révéré The Blade.
L’intrigue de Time and Tide, en elle-même, n’est pas difficile à s’approprier : c’est le traitement que lui inflige Tsui Hark qui brouille les pistes. Un jeune barman, un soir de beuverie, met enceinte une femme-flic lesbienne. Il décide de trouver un emploi plus lucratif pour subvenir aux besoins de la jeune fille, pourtant récalcitrante. Il travaille dans la boîte de protection rapprochée de son oncle, entreprise illégale. Dans une de ses missions, il fait la connaissance d’un homme qui, lui, fait partie d’un groupe d’intervention armé. Les similitudes des situations des deux protagonistes mettent déjà un peu de brouillard dans l’histoire. Les deux hommes devront s’entraider dans une scène finale d’anthologie (débutant dans un complexe d’immeubles, passant par une salle de concert pleine à craquer, et terminant dans un aéroport vide : 35 min. non-stop au compteur !).
Du pur bonheur, où pendant que les intrigues s’enchevêtrent, on ne cherche petit à petit plus à comprendre le sens du projet, et on reste ébahi devant des scènes entièrement chorégraphiées, filmées d’une façon directe, inédite. Hark rend tout photogénique. Mention spéciale au chef-op’, qui effectue un boulot génial sur les lumières et les ambiances. Un témoin grandiose du cinéma made in HK.
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