CRITIQUE DVD

Tim Burton nous livre avec Charlie et la chocolaterie une oeuvre mineure, mais non pas inintéressante. L'adaptation du livre est soignée, très fidèle et apporte même un élément absent : le passé du chocolatier Willy Wonka. Ce dernier est à l'écart de la population, à l'instar de Edward dans Edward aux mains d'argent. Pas pour les mêmes raisons cependant : il s'agit dans Charlie... d'une volonté propre du personnage, qui se met en marge de la société. Le film le met en relation directe avec la famille de Charlie Buckett, aussi en marge (Wonka à un bout de la ville, les Buckett à l'autre) par pure nécessité économique. Les deux extrêmes représentent deux niveaux sociaux : la classe ouvrière, néanmoins inclue au peuple de la ville, s'oppose à une classe "supérieure" si l'on peut dire, quasi démiurgique; le personnage de Wonka tel que joué par Depp force le trait sur le problème à communiquer, et le manque de capacité à se reconnaître lui-même dans les spécimens humains qu'il est amené à rencontrer : c'est un inadapté, comme tous ceux qu'il a incarné au fil des très bons films de Burton.

Reste que l'intrigue a des défauts intrinsèquement liés au fait qu'elle n'est pas forcément adaptée au médium film : la chocolaterie va opérer pendant longtemps le seul lieu d'action sans véhiculer à chaque salle de véritables nouveaux enjeux dramatiques. On passe un peu dans la chocolaterie comme dans un train fantôme, à attendre finalement que la sortie intervienne. Heureusement, le sens du visuel de Burton donne à manger à nos yeux, si ce n'est à nos méninges. Les couleurs et costumes flashy font dans la démesure, les chorégraphies sont savoureusement ridicules et Johnny Depp un grand malade. Les partitions de Danny Elfman paraissent aussi très décalées, plus proches des sonorités new wave de son ancien groupe Oingo Boingo.

On sort de ce film avec une impression étrange d'être rassasié, mais pas forcément de ce quoi on était venu chercher...

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Le DVD bénéficie d'une image resplendissante n'étant parcourue d'aucun défaut, les tons acidulés ressortant très bien. Le visage de Johnny Depp a droit à un traitement spécial, apparaissant très pâle, entouré d'un léger flou qui donne encore plus de mystère à son apparence.

Autant en VF qu'en VO, les dialogues ressortent très bien, la musique se déchaîne notamment lors des voyages en bateau. Une vraie bande démo!

Double disque mais intéractivité décevante, malgré des menus animés superbes (des séquences avec Deep Roy ont vraisemblablement été tournées exprès pour ces menus!).

On retiendra surtout Devenir un Oopa Loopma, qui nous apprend commend un seul acteur joue tous les "aides" de Wonka. Deep Roy (cet acteur donc) ne savait même pas danser, ce qui donne aux chorégraphies cet air un peu comique voire complètement parodique par moments. L'attaque des écureuils est aussi un bonus intéressant, nous expliquant en détail la préparation phénoménale de la séquence, partagée entre le présence de vrais animaux (la plupart!) et des animatroniques. Le reste est vraiment anecdotique, en nous proposant nombre jeux pour enfants.

Boîtier amaray double présenté dans un fourreau cartonné rouge absolument horrible. Les disques ont par contre de très belles sérigraphies, très détaillées où les logos et inscriptions légales sont discrets (sauf sur le disque de bonus qui en est saturé!).

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