Mélangeant savamment le mystère et l'angoisse, ce "Population 436" se révèle être une excellente surprise rondement menée.
Le script met en scène un agent du recensement venant faire son travail dans une petite communauté isolée, semblant vivre en quasi autarcie, mais finalement trop paisible pour ne pas cacher un bien dangereux secret.
Après une séquence d'introduction nous mettant directement en phase avec le sujet, le métrage prend le temps d'installer sa situation, tout en plaçant immédiatement des éléments suffisamment inquiétants ( les regards en coin du maire et des officiers de police lors de l'arrivée ) pour faire naître chez le spectateur un sentiment de malaise qui s'amplifiera à chaque découverte surprenante du héros, régulièrement placées dans le métrage, maintenant ainsi une tension permanente qui ne retombera pas jusqu'au final.
Car si la présentation de cette population en apparence idyllique ne parviendra pas bien entendu à nous tromper complètement, le doute subsiste quand même sur l'origine et surtout sur les motivations de ces habitants terriblement pieux, jusqu'à la séquence de la fête du village, bien stressante et graphique, qui lève le voile sur une vérité assez folle et permet au film de rebondir pour nous offrir une dernière bobine riche en suspense et en révélations presque sordides ( la lobotomie ), dans laquelle le spectateur sera de tout coeur avec le héros, avant de se faire "cueillir" par un final pessimiste, entretenant parfaitement le mystère sur l'aspect fantastique de l'ensemble.
Sur un rythme continu, le métrage développe son intrigue de manière intelligente, tout en rendant assez facilement son personnage principal attachant, suffisamment pour nous faire vibrer et suivre avec une appréhension réelle la tournure prise par les événements, et même si les effets-chocs du film ne parviennent pas tous à surprendre en étant quelque peu téléphonés ( l'apparition de la gamine derrière la porte de sa "chambre d'hôpital" ), la folie mystique de cette population est vraiment convaincante, parfaitement retranscrite jusque dans ses détails finaux ( les habitants de la cave ), même si quelques questions restent sans réponse, notamment sur le rôle dominateur du médecin.
L'interprétation est crédible, avec un Jeremy Sisto qui continue, après "May" et "Détour mortel" de s'affirmer comme un excellent acteur, et la mise en scène est probante, utilisant de façon harmonieuse et calculée ses effets, surtout lors de séquences oniriques glaçantes.
Donc, ce "Population 436" s'avère être plus que fréquentable, totalement maîtrisé et prenant de bout en bout !
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