Ce deuxième du cinéaste français Bruno Dumont (après l’excellent La vie de Jésus) est une grande réussite. Il parvient en effet à marier la forme et le fond dans un poème d’une grande puissance visuelle.
Le film suit le cheminement de Pharaon de Winter, inspecteur de police rongé par la culpabilité, étouffé par une mère possessive, frustré sexuellement et qui décide de prendre la souffrance d’autrui sur ses épaules.
Dumont, par le biais de plans magnifiques se référant directement à la peinture, montre tout simplement la faiblesse de l’homme par rapport à la grandeur de la Nature et de la Création. Le parallèle entre Pharaon et le Christ est d’ailleurs évident.
En outre, il dépeint magnifiquement l’atmosphère d’une bourgade du nord marquée par le chômage et l’ennui, qui semble engluer les gens dans des comportements ancestraux et ritualisés.
Sous ses airs de polar social austère, L’humanité permet surtout à Dumont de s’interroger sur notre humanité et ses limites dans une œuvre sombre, sèche et radicale, où le cinéaste traque la culpabilité qui sommeille en chacun de nous.
C’est un film difficile mais nécessaire, qui met à nu l’ambiguïté qui fait de nous des êtres humains.
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