Seconde séquelle tardive du "Monstre est vivant", cette "Vengeance des monstres", toujours réalisée par Larry Cohen, ne s'imposait pas vraiment. Si le script cherche à s'éloigner des deux précédents opus de la franchise, en introduisant le père d'un des bébés monstrueux, qui se bat contre l'extermination des bébés difformes et obtient leur placement sur une île déserte ( d'où ils s'échapperont bien entendu ), il ne se révélera guère passionnant.
Pourtant, après une séquence d'intro plutôt prometteuse, presque gore, le film nous présente son personnage principal de façon assez originale, lors du procès devant décider de l'avenir des créatures, pour une longue séquence démonstrative et porteuse d'un petit peu de suspense. Mais hélas, le réalisateur retombe très vite dans ses travers et s'égare à suivre les déboires de son "héros" avec son ex-femme et une prostituée, nous imposant ainsi des scènes de dialogue à la limite pénible et surtout sans grand intérêt. Et ce n'est pas la préparation, puis l'expédition sur l'île abritant les monstres qui rehaussera le niveau, celle-ci ne montrant aucune ampleur, notamment dans des attaques trop rapides, ne faisant même pas jouer l'effet de surprise. Enfin, le dernier acte du métrage achèvera de donner à l'ensemble une impression de superficialité terrible, en étant beaucoup trop grotesque ( la mini-émeute des loubards ), surfaite ( la maladie des créatures ) et présentant des rebondissements sous-exploités et peu crédibles ( l'arrivée à Cuba ).
Les personnages restent désespérément vides d'émotions, le père demeurant trop sarcastique de bout en bout du métrage pour parvenir à devenir attachant, ce qui n'aide aucunement à s'impliquer dans l'histoire, déjà caviardée de séquences définitivement inutiles ( le chant sur le bateau , par exemple ), et la touche d'ironie voulue par Larry Cohen tombe hélas complètement à plat, en étant beaucoup trop déplacée et inopportune.
L'interprétation est superficielle, sans réelle implication de la part des intervenants, malgré la présence de Karen Black et de Laurene Landon. La mise en scène de Larry Cohen est presque vivante, avec une utilisation de plans subjectifs plutôt judicieuse, et les effets spéciaux, s'ils sont plutôt réussis lors des quelques scènes sanglantes du film, restent mitigées dans l'animation des créatures, parfois trop visible et limitée.
Donc, cette "vengeance des monstres", finalement d'une utilité plus que discutable, ne suscitera qu'un ennui poli, mais bien réel !
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