Le pasteur et son épouse sont envoyés par l'Eglise dans la propriété du peintre Lindsay pour le convaincre de retirer sa "Vénus crucifiée" d'une exposition où elle fait scandale. Là, le couple va s'affronter au monde inconnu de la sensualité. Sur ce canevas très linéaire le réalisateur va développer une esthétique picturale. La ronde des personnages, invités, peintre, modèles, permet au cinéaste de caricaturer les moeurs et blocages de la société anglo-saxonne. Un érotisme assez fort domine le film et le personnage d'Estella, la femme du pasteur, traduit bien le balancement trouble entre préjugé et fantasme: la vision des enfants de choeur ivres d'amour à la messe, elle-même s'imaginant nue au milieu des paroissiens, l'irréalité de sa nuit d'amour avec l'homme aveugle. Sirènes est un film de libération où la nudité radieuse des corps se mêle à celle du paysage.
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