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Le résumé : Durant une
partie de cricket au sein d'un asile psychiatrique, un patient, Charles
Crossley (Alan Bates), raconte une histoire à un jeune docteur nouvellement
arrivé : après avoir été recueilli mourant de faim par un couple australien,
les Fielding, (John Hurt et Susannah York), Crossley fait part à Anthony
Fielding de son fantastique pouvoir : la possibilité de tuer grâce à la force
de son cri. En même temps, Crossley utilisera ses pouvoirs charismatiques pour
séduire la femme d'Anthony...
L'avis : Récompensé au Festival de Cannes en 1979 par le Grand Prix du
Jury, ce film de Jerzy Skolimowski est assez déroutant. En effet le
réalisateur louvoie en permanence entre le film d'horreur (au sens d'une
certaine violence mentale et non en référence à un quelconque aspect gore du
film), le film d'essai et parfois le film "prise de tête" !
En nous contant l'histoire de l'emprise d'un homme sur un couple, Skolimowski
bouleverse les schémas du genre (le couple marié qui se disloque suite à la
rencontre d'un inconnu) en ajoutant une touche de fantastique à son personnage
principal qui dispose d'une sorte de "super-pouvoir" : celui de tuer toute
forme de vie rien que par la force de son cri.
Assez curieusement même si l'idée de départ semblait bonne Skolimowski filme
le tout de façon assez décousue ajoutant ainsi au sentiment de perplexité de
son spectateur : on comprend en effet assez mal comment son personnage a
obtenu son pouvoir (il le tiendrait d'un sorcier aborigène) et de surcroît, on
a beaucoup de peine à croire à cette sorte d'envoûtement que Crossley va
insuffler à la femme du couple dont il est l'hôte.
Bref, le film touche à différents genres, hésitant entre métaphysique bâclée
et romantisme cruel sans véritablement choisir une voie qui lui serait propre.
De même, la musique du film inspirée par les travaux d'un des personnages qui
est compositeur de musique expérimentale (bruits amplifié de robinets qui
fuient, de mouches prisonnières dans un verre...) contribue largement à rendre
le visionnage du film rapidement ennuyeux.
Néanmoins on retiendra quand même l'extraordinaire performance d'acteur d'Alan
Bates, assez hypnotique et magnétique qui, dans sa composition d'un être fou
parce que trop lucide est véritablement remarquable. Un film donc à réserver à
un certain public, présenté comme une sorte de puzzle, une énigme dont le
spectateur a la clé, avec beaucoup de questions sans véritables réponses, un
peu dans la même veine que certains films de Peter Weir de cette époque (The
Last Wave notamment)
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