Le résumé
: Robbie, jeune garçon de 6 ans, s'enfuit de chez ses parents adoptifs après avoir mis accidentellement le feu aux rideaux de leur maison. Terrorisé à l'idée de rentrer chez lui, il rencontre par hasard Chris Lloyd, recherché par la police pour meurtre.
Pris de cours et aux abois, Lloyd l'entraîne alors dans sa fuite….
L'avis : La cohabitation d'enfants avec des êtres peu recommandables est un classique des scénarios de cinéma (l'inoubliable Nuit du Chasseur avec Robert Mitchum par ex.).
A ce titre, Hunted n'est pas un film très innovant. Il s'agit d'un petit polar anglais à suspense, sans prétention certes, mais sans charisme non plus.
L'alliance incongrue d'un voyou et d'un gamin finalement embarqués dans la même galère est filmée de façon très classique : certes si les deux héros ont une chose en commun (le besoin de fuir quelqu'un ou quelque chose), la tension dramatique du scénario a un peu de mal à s'installer et le réalisateur s'attache plutôt à faire évoluer le caractère de ses personnages. De ce point de vue, on a plus de plaisir à voir évoluer les sentiments de Lloyd envers cet enfant (qu'il utilise au départ comme protection, puis qu'il considère au final comme son fils) plutôt que de savoir s'il se fera arrêter par la police.
A l'inverse, le gamin trouvera en cet homme le père qu'il n'a jamais connu. Mais là encore, le scénario pêche un peu : on apprend que l'enfant était brutalisé par son père adoptif et le réalisateur n'utilise pas véritablement cette information : elle lui sert juste à ajouter une touche mélodramatique à un scénario basé sur la fuite en permanence.
Pour autant ce qui reste intéressant dans ce genre de films c'est de voir comment le héros qui est lâche au début du film tente petit à petit de se racheter aux yeux du spectateur. Hunted ne fait pas exception à la règle et partant du principe que même un héros peut être médiocre, le réalisateur organise lentement la rédemption de son personnage principal qui s'achèvera dans les toutes dernières minutes du film.
Derrière la caméra, on trouve Michael Crichton (futur réalisateur d'épisodes de Chapeau melon et bottes de cuir, Cosmos 1999 et du très célèbre "Un poisson nommé Wanda") qui réalisa ici l'une de ses première œuvres en 1952.
A noter tout de même l'excellente prestation du jeune acteur interprétant Robbie, Jon Whiteley, qui jouera également quelques années plus tard dans les Contrebandiers de Moonfleet.
Pareillement, on aura beaucoup de plaisir à revoir Dirk Bogarde (le fabuleux "portier de nuit" de Liliana Cavani) dans l'un de ses tout premiers films.
A noter la très mauvaise traduction française du titre du film en "Rapt" alors que le fond du film n'est pas un kidnapping mais une courte poursuite de la police contre un assassin, et qu'à aucun moment les dialogues originaux ne parlent de rapt d'enfant. "Traqué" traduction littérale de Hunted eut été un meilleur choix.
L'Image : 1/3
Détails
techniques : Ratio : 1.33 - Format Vidéo : 4/3
Avis : Le moins que l'on puisse dire c'est que la restauration de ce film n'est pas aussi bonne que d'autres films de la même époque. Certes l'image est dépoussiéré et l'absence de griffures sur le master montre qu'à l'évidence, un travail de restauration a été réalisé. Néanmoins, cette restauration s'est faite au prix d'une perte importante au niveau des contrastes : les plans sont constamment envahis par une sorte de voile grisâtre rendant les noirs peu profonds.
De même certaines scènes en extérieur (l'action se passe en Angleterre puis en Ecosse) et notamment dans les plans sombres ou embrumés font apparaître quelques défauts de compression. Le film reste quand même tout à fait regardable dans son ensemble.
Le Son : 1.5/3
Détails
techniques: Dolby Digital 2.0 en VO et VF - Sous-titres français
Avis : PVB Editions nous offre un son
dual mono assez bien restauré. En effet, les dialogues sont fort bien rendus ainsi que la musique du film. Les enceintes avant ne sont donc pas prises en défaut et dialogues et musique se mêlent assez bien.
Pour autant, même si le film n'est pas forcément un chef d'œuvre, il aurait pu se prêter à un bon remixage en 5.1 (pas mal de bruits de ville, de bateaux, de ports, d'oiseaux qui auraient pu dynamiser la bande).
Mais comme d'habitude, s'agissant d'un vieux film, on se montrera toujours plus
indulgent
L'Interactivité
: 1/3
L'ergonomie
des menus : Fixes et au format 4/3 les menus ne présentent pas d'originalité et par voie de conséquence pas de difficulté particulière d'utilisation. On notera cependant l'effort réalisé pour la présentation des chapitres : l'affiche colorée du film est reprise tandis que des vignettes animées présentent les différents chapitres, le tout avec le thème musical du film en fonds sonore.
Les bonus :
Pas de menu spécial pour les bonus directement accessibles depuis le sommaire. Malheureusement, pas grand chose à se mettre sous la dent :
Galeries de photos : 10 photos du film : il manque néanmoins une petite photo du réalisateur
Filmographies : on retrouve la liste plus ou moins complète des films de Crichton, Bogarde et du jeune Whiteley
Rien de plus, donc une édition un peu pauvre de ce point de vue. Néanmoins rendons grâce à PVB Editionsd'avoir la volonté de nous faire découvrir des films de ce
genre à prix budget, car il n'est pas toujours aisé de se risquer dans l'édition de films quasi inconnus du grand public.
Les Visuels
: 0.5/1
La pochette
/ Le packaging
Insérée dans un boîtier Amaray, la jaquette reprend un dessin de l'affiche très rétro et conforme à ce qui se faisait dans les 50's (couleurs vives et très contrastées avec des personnages dessinées de façon hyper-réaliste).
A l'intérieur, par contre aucun feuillet de chapitrage ou autre.
Les sérigraphies
La sérigraphie qui reprend le recto de la jaquette est superbe de par sa qualité de réalisation (on retrouve la même vivacité des couleurs). Le rond central est imprimé et les logos ne sont pas trop mal disposés. Les mentions légales en blanc savent également se faire oublier. Une belle réalisation de ce point de vue là.
