Tyler
| Otage - Edition collector Seven7 / 2 DVD |
DVD sorti le
22/02/2006 |
| Le Film :
7.5/10 |
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Résumé : Suite à une erreur de jugement lors de sa dernière mission, Jeff Talley, ex-policier de Los Angeles, spécialiste des négociations en cas de prise d'otages, a tout quitté pour devenir chef du bureau de police d'une petite ville. Il ne pouvait pas prévoir que trois jeunes malfrats allaient séquestrer la famille d'un expert comptable bien moins banal qu'il n'y paraît...
Avis : Quelques mois seulement après le remake d’Assaut par Jean François Richet c’est au tour de Florent Siri, le réalisateur de l’intriguant Nid de guêpes, de se coller à un film d’action américain avec explosions, cascades et gros méchants. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les deux métrages ont d’étranges points communs puisqu’ils partent quasiment d’une même idée : après une opération catastrophique, deux flics (Ethan Hawke pour Assaut / Bruce Willis pour Otage) considérés jusque là comme des références dans leur domaine se retirent des hautes responsabilités pour fuir un passé traumatisant. Mais une situation de crise exceptionnelle va les confronter à des épreuves terrifiantes où ils devront transcender leur peur. A priori, rien de génial sur le papier. Seulement voilà, à l’écran, Otage est une belle réussite qui surpasse même le remake de Richet. Explications.
Dès les premiers plans et un générique absolument sublime, on sent que Siri n’a pas envie de voler l’argent du spectateur : photo impeccable, cadrages impressionnants, plans virtuoses se conjuguent dans une scène d’intro apocalyptique où le réalisateur remet les pendules à l’heure. Dans Otage, les balles font mal, le héros perd, les enfants meurent, les opérations de sauvetage foirent. A l’heure où les blockbusters US sont de plus en plus aseptisés, le réveil est presque trop violent et c’est avec appréhension que l’on attend la suite craignant que le film rentre bien vite dans le rang. Certes, l’intrigue obéit à des schémas éprouvés bien que ménageant quelques petites surprises. Le trauma du héros prend beaucoup de place mais n’envahit jamais l’action de façon outrancière. Il faut dire que Bruce Willis est d’une rare justesse dans un rôle plutôt casse gueule car riche en clichés potentiels. Pourtant, l’équilibre n’est jamais rompu contribuant à faire d’Otage une œuvre sèche et âpre. Grâce à une mise en scène sobre et maîtrisée, Siri impose un film d’action en cinémascope solidement photographié par Giovanni Fiore Coltellacci dont les tons sombres et tranchés renvoient au cinéma d’action des années 70 : nerveux et violent. L’emploi répété de ralenti, le format large et les références au western (le duel final dans un bar désaffecté en forme de saloon) rappelle même le cinéma de Sam Peckinpah.
Bien sur, on entend venir de loin la complainte des septiques qui mettront mieux que quiconque en évidence des ficelles trop grosses (l’ensemble dégageant parfois une impression de déjà vu) ou de petites incohérences dans une intrigue par ailleurs solidement charpentée et considérablement améliorée par Siri et son scénariste en pré production.
Pourtant, la force de la mise en scène permet aisément de transcender le postulat de départ. Puisant son inspiration dans le récent Panic Room ou encore le premier Die Hard pour l’emploi répété des conduits de climatisation, Siri fait monter la tension deux heures durant grâce à une mise en scène tout simplement magistrale (il n’en est qu’à son troisième film le bougre). De plus, les « méchants » du film sont épatants entre un Ben Foster impeccable en ado psychotique et l’homme masqué manipulant Jeff Talley, à la fois élégant, menaçant et salaud ultime. Il est donc impératif d’oublier la mauvaise réputation d’Otage, film étonnant et jouissif, pour ne pas prendre le risque de passer à côté. Ce serait vraiment dommage tant le nouveau long métrage de Siri affiche des qualités évidentes qui en font un blockbuster plus que recommandable. Il confirme sans aucun doute que le réalisateur français, au même titre que Jean François Richet ou Alexandre Aja (Haute tension et bientôt La colline a des yeux) est un homme à suivre.
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| L'Image :
3/3 |
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Détails techniques
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Format vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1
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Avis :
Comme il est dit dans les bonus du dvd, l'étalonnage est supervisé par Florent Siri lui même qui ne semble pas être homme à laisser passer n'importe quoi. Il n'est donc pas étonnant de trouver une image absolument irréprochable : nette, richement contrastée, parfaitement encodée. En effet, la compression reste absolument invisible et ce même dans les très nombreuses scènes sombres. La copie photochimique servant de base à l'encodage numérique s'avère impeccable (aucune tâche ni rayure, fixité parfaite). Au final, voilà une image totalement irréprochable qui n'oublie pas de respecter la photo bien spécifique du film. Les caractéristiques argentiques (le film a été tourné en 35 MM avec une recherche bien précise sur les différentes émulsions pellicules utilisées) sont habilement conservées donnant à l'ensemble un rendu très naturel, très cinéma. En résumé, si aucun label THX ne vient approuver ce DVD, il n’est pas nécessaire pour apprécier un encodage magnifique. 2.35 Cinémascope bien entendu respecté et 16/9.
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| Le Son :
3/3 |
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Détails techniques
:
Dolby digital 5.1 en français et en anglais - DTS 5.1 (mi-débit) en français et en anglais - Sous-titres : français
Avis :
Metropolitan France ne se contente pas d'une piste DTS mais de deux ! C'est d'autant plus une excellente surprise que l'encodage vidéo ne souffre aucunement de cette charge d'information (une piste DTS même mi-débit prend beaucoup de place à encoder). Pour une fois -et c'est suffisamment exceptionnel pour le crier haut et fort- il faut impérativement privilégier la version française ! En effet, dans les bonus Siri avoue que, par manque de temps, le mixage américain a été un tantinet précipité ne satisfaisant pas totalement le réalisateur qui trouvait la musique légèrement surmixée et l’ensemble inutilement agressif. Siri et son équipe de doubleurs ont rectifié le tir en France. Que ce soit du point de vue du choix des doubleurs (remarquable), de la qualité artistique du doublage (étonnamment fidèle au texte original) ou des performances acoustiques, l’ensemble confine à la perfection. Puissante, dynamique, précise, ample, la VF DTS est la plus délectable et la plus jouissive. La VF Dolby Digital se trouve un petit cran en dessous mais reste extraordinaire notamment sur la musique d’Alexandre Desplat magnifiquement relayée dans les surrounds. En VO, les insuffisances de mixage observées par le réalisateur ne frappe pas vraiment l’oreille la faute peut être à une installation Home cinema forcément moins performante et précise qu’un studio de mixage professionnel. Les mixages DD et DTS VO restent ainsi très satisfaisants avec une avalanche d’effets multidirectionnels très efficaces.
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| L'Interactivité
:
3/3 |
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L'ergonomie
des menus :
Introduite par des menus animés en 5.1, l’interactivité d’Otage restera dans les annales du DVD au même titre que celle de Nid de guêpes.
Les bonus :
Entièrement élaborés sous l’œil bienveillant de Florent Siri, les bonus réservent de nombreux documentaires et interviews souvent captivants qui portent un regard lucide et éclairé sur toutes les étapes de l’élaboration d’un film
L’écriture : deux reportages sur l’écriture d’Otage qui mettent en avant le scénariste Doug Richardson et Siri. Le réalisateur et son scénariste y parlent de l’intrigue et des modifications apportées à l’histoire jugée trop cliché par le metteur en scène français.
Le réalisateur : une longue et passionnante interview de Florent Siri qui parle longuement et sans langue de bois de toutes les étapes de production du choix du décor, à l’intrigue en passant par le montage et sa collaboration (parfois pas évidente) avec Bruce Willis. Fascinant.
Les acteurs : extrait d’une conférence de presse où Bruce Willis parle du film et de son personnage. Impersonnel, transparent et promotionnel. Interview de Ben Foster (le méchant du film vu dans l’excellente série Six Feet Under) très intéressante et qui montre le chemin de croix qu’a dû parcourir l’acteur pour convaincre les producteurs et interpréter un personnage perturbé. Interview de Jimmy Bennett, plus dispensable.
La production : interviews des producteurs qui portent un regard assez juste sur le projet et sur les rapports avec le réalisateur.
Documentaire « Une équipe française à Hollywood » qui montre de façon assez frappante à quel point Siri a su garder son intégrité artistique en s’entourant d’une équipe de fidèle (directeur de la photo, compositeur, monteur) qui l’a protégé d’un système parfois contraignant.
La direction artistique : quatre reportages sur la photo, le décor et les choix esthétiques. On en retient surtout une passionnante discussion avec le directeur de la photo qui nous parle de son métier trop souvent méconnu et qui avoue des références à La soif du mal.
La post production : deux documentaires sur le montage (la dernière étape d’écriture d’un film pour Siri) et la composition de l’exceptionnelle bande originale écrite par Alexandre Desplat.
Le générique d’ouverture : une forte intéressante incursion dans les coulisses de la création du magistrale générique du début, un temps menacé de coupure par la production qui le trouvait trop long et inutile !
Le doublage du film : trop souvent oublié par les bonus DVD, le doublage constitue pourtant une étape essentielle dans l’élaboration d’un film. Un mauvais doublage peut en effet considérablement nuire à un film ! Heureusement, ce n’est pas le cas ici tant le réalisateur et l’équipe de Dubbing brothers se sont investis pour faire de la version française d’Otage une VF de référence. On ne peut qu’applaudir des deux mains ces trois documentaires fascinants où Benoît Magimel (qui double Mars / Ben Foster) s’explique sur le difficile métier de doubleur.
Les scènes coupées : 8 minutes de scènes inédites commentées par le réalisateur qui justifie les coupes tout en rendant hommage au travail des acteurs. Parfois très courtes, elles sont souvent trop explicatives (notamment sur le personnage de Mars qui perd de son mystère) ou carrément inutiles (Bruce Willis picolant en cachette, « trop cliché » pour Siri qui évoque le rejet du public face à cette scène lors de la projection test). Intéressant.
Un making of promotionnel de 13 minutes sans grande saveur mais assez riche en images de tournage.
Tous les bonus sont sous titrés en français ou en VF. Cette interactivité témoigne d’un travail remarquable : une vraie leçon de cinéma que même les détracteurs du film ne peuvent ignorer.
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| Les Visuels :
1/1 |
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La pochette / Le packaging
Un ensemble digipack + fourreau esthétique, sobre et classe. Comme souvent sur les éditions collectors Metropolitan, les visuels sont soignés pour un résultat attractif.
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La sérigraphie
Deux belles sérigraphies aux logos assez discrets. Rond central imprimé et mentions légales imprimées tout autour du disque et non pas bêtement placées sur le centre du disque. Sobre et soigné.
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Commentaires concernant cette critique
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- le 07/03/2006 à 13:05 par ROLLO TOMASI : Jolie loupe tyler ! Cependant je suis un détracteur du film. En effet un superbe générique ne suffit pas à faire un bon film, ni les qualités techniques ( ici certaines ). Le fond compte énormément et ici il laisse beaucoup à désirer...
- le 07/03/2006 à 11:06 par ninnin4 : Bonne loupe qui correspond à ce que je pense du film.....
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