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DVD A LA LOUPE


Né UN 4 JUILLET - EDITION SPéCIALE

Lui écrire Hotkiller

Né un 4 juillet - Edition spéciale DVD sorti le 22/03/2005


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Universal Pictures Video
Distributeur :
Universal Pictures Video

Date de sortie en salle : 21 février 1990
Nombre d'entrées en salles : N.C

Durée : 2 h 25 min.
Acteurs: Tom Cruise

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Nombre de visites :
2194


   

Le Film : 8/10

Résumé : L'histoire vraie de Ron Kovic, que la guerre du Viet-Nam clouera dans un fauteuil roulant et qui n'aura de cesse que de se battre pour les droits des "Viet-Vets".

Avis : Oliver Stone est un homme qui, lorsque l'on regarde sa filmographie, s'est définitivement attaché à mettre en scène des histoires fortes et intenses où le spectateur se prend régulièrement au jeu du ou des personnages principaux. Après nous avoir montré "sa" vision du Viet-Nam dans Platoon, il aborde ce conflit sous un angle différent, beaucoup plus intimiste, et nous décrit les conséquences physiques et psychologiques de cette guerre à travers l'histoire de ce jeune GI, Ron Kovic. Un peu à la manière du Voyage au bout de l'enfer de Cimino, le parti pris du réalisateur sera de nous montrer le conflit en toile de fond, avec le triptique classique : avant, pendant, après.

La première partie du film nous présente le "petit américain parfait" à la limite de la caricature, élevé au base-ball et au défilé du 4 juillet, bannière étoilée remuante dans les mains, les yeux émerveillés devant les survivants de la seconde guerre mondiale. Cette partie du film bien qu'un peu lente est intéressante puisqu'elle nous montre l'évolution de la personnalité du héros, l'environnement social et culturel qui ont fait qu'à 18 ans il décidera de s'engager dans le corps des Marines. C'était l'époque bénie pour les Etats Unis : Mickey Mantle battait des records au base-ball et Kennedy demandait au peuple ce qu'il pouvait faire pour le pays plutôt que l'inverse. Quoi de plus naturel alors dans cette famille typique américaine que l'aîné embrasse la carrière de militaire au même titre que ses ascendants qui furent de tous les conflits américains.

C'est alors que commence la seconde partie du film : en plein "Nam", Ron Kovic "embrasse" l'horreur à pleine bouche sous les traits d'une famille de civils tuée accidentellement par les GI. C'est le début des desillusions pour notre héros : oui le Viet-Nam est une sale guerre (comme tous les conflits d'ailleurs), oui l'héradiction du communisme et la restauration de la liberté sont des leurres (motifs qui n'ont d'ailleurs pas changé de nos jours...), oui Ron Kovic, tu t'es fait avoir...tellement avoir que la confusion et le chaos te feront accidentellement tuer un compagnon d'armes, tellement avoir que tout ce que tu laisseras au Viet-Nam c'est l'usage de tes 2 jambes; tu sais, ces deux jambes qui te permettaient de faire des championnats de lutte auparavant, ces 2 jambes qui désormais ne seront qu'un poids mort et une entrave à ta liberté de mouvement. Foutue balle perdue, foutue moëlle épinière, foutu merdier...et une vie de foutue... A l'inverse de la première partie du film, ce passage est très rapide : Stone se refuse à refaire Platoon et se borne à une explication dramatique des faits vécus par son héros. Exit donc le manichéisme certain que son film précédent diluait pendant deux heures : la question n'est plus de savoir qui a tort et qui a raison, où est le Bien, où est le Mal, mais plutôt de comprendre comment on a pu ruiner la vie de milliers de gosses et pourquoi on pouvait alors parler de "génération perdue".

La troisième et dernière partie du film, certainement la plus intéressante, va permettre au réalisateur de se poser en témoin actif des conséquences et du traumatisme national que fut ce conflit pour tout un pays. Comme un devoir de mémoire, le ton du réalisateur se fait beaucoup plus dramatique, Oliver Stone devenant finalement, et c'est la grande force de son film, à travers une histoire, un narrateur objectif des faits avec cette volonté inébranlable d'interpeller son spectateur pour qu'il se pose les bonnes questions. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il appuie là où ça fait mal : du système de santé et plus particulièrement des hôpitaux insalubres réservés aux vétérans en passant par les manifestations d'étudiants, l'émancipation des communautés noires, sa caméra décrit plus qu'elle ne raconte, observe plus qu'elle ne prend parti. Perdu dans cette tourmente, Ron Kovic, sera fêté en héros à son retour de la guerre, mais au final le pire est à vivre pour lui parce que bien que paralysé et malgré les médailles, il est dans l'inconscient collectif le symbole meurtri d'une guerre qui pour la première fois de leur courte Histoire sera une guerre perdue par les Etats Unis. Et c'est bien là l'essentiel reproche que l'on fera aux viet-vets comme Ron Kovic : avoir perdu, ne pas avoir su faire ce que l'Amérique toute entière attendait d'eux, avoir entâché la bannière étoilée du deshonneur de la défaite.

Le message de Kennedy du début du film surgit alors au visage du spectateur comme un vaste mensonge d'état, un sanglant marché de dupes où Ron Kovic et ses camarades attendront vainement de voir ce que leur pays pourra faire pour eux. Ce dernier, ne se reconnaissant plus dans cette société américaine qui le rejette (sa propre famille y compris) décidera de s'exiler temporairement au Mexique, l'"eldorado" à peu de frais pour tout invalide équipé d'une pension de l'armée américaine. Au Mexique, l'alcool est bon marché pour un gringo tel que vous; au Mexique, malgré votre simili-cercueil à 4 roues et "l'encéphalogramme" dramatiquement plat de votre virilité, les prostituées vous vendent du rêve et vous font croire que le bonheur sexuel peut exister. Bref, le Mexique c'est le bonheur parce qu'il y a quelque chose de beaucoup plus noble à regarder quelqu'un, même en fauteuil roulant, uniquement pour son argent qu'à le considérer comme un paria qui n'aurait pas eu le courage de donner sa vie pour son pays.
Ce passage mexicain est relativement éprouvant pour le spectateur, car depuis longtemps Oliver Stone a su nous insufler de la compassion pour le personnage principal. Nous assistons donc à une lente et pénible descente aux enfers où l'auto-destruction d'un homme force finalement le respect, parce qu'une démarche suicidaire quelle qu'elle soit n'a certes pas à être encouragée mais encore moins à être jugée. Encore une fois, Stone ne juge pas, il expose et dresse un constat amer et troublé parce qu'un sentiment d'immense gâchis l'habite, parce que l'idée d'un gosse valide et bien portant qui finit abandonné de tous sur une route mexicaine poussiéreuse et brûlante lui est insupportable. Où sont donc passées les valeurs traditionnelles de la famille américaine ? Où est passé le sacro saint principe militaire qui veut qu'on ne laisse aucun soldat sur le champ de bataille ? Et d'abord quelle bataille ? Celle de là-bas, à 20.000 kms ou celle d'ici ou le regard des autres savait être plus blessant que le fusil d'un Vietcong ? Ce conflit a fait trembler l'Amérique sur les bases mêmes de sa constitution, parce que l'histoire de Ron Kovic annihile le message aux pieds de la statue de la liberté qui voudrait que ce pays soit la terre d'accueil des pauvres et des "laissés pour compte".
Ron Kovic sortira de l'enfer mexicain, Ron Kovic cessera un jour de culpabiliser, reviendra aux Etats-Unis et prendra un jour la parole lors de la convention démocrate de 1976. Le film d'Oliver Stone se termine sur ce message d'espoir pour toute une génération d'américains qui furent les premiers loosers de l'Histoire Américaine, parce que le patriotisme c'est certes agir pour un pays au nom de nobles valeurs mais aussi avoir les coudées franches et ne faire qu'un dans la douleur.

Oliver Stone signe donc là un film pamphlet à l'égard de ses concitoyens et d'une certaine idée de l'Amérique. Pour interpréter le rôle, il choisit à l'époque le jeune Tom Cruise tout frais moulu de son rôle bien facho de Maverick dans Top Gun (l'un des films les plus exaspérants du point de vue américanisme pompeux et puant qui soit). Le jeune acteur signe ici une véritable performance de comédien, donne une intense émotion à son personnage et nous livre un Ron Kovic sincère et véritable. Les seconds rôles ne sont pas en reste avec une mention spéciale à Willem Defoe, impérial compagnon mexicain d'infortune du personnage principal.
Film choc, Né un 4 juillet est le témoignage d'une époque, l'histoire d'un Homme qui perd ses repères et dont l'accomplissement personnel passe curieusement par la rédemption d'un pays tout entier. Le réalisateur, en ancien combattant de ce conflit, se devait de faire ce film et jette, de brillante façon, un oeil critique sur les dérives de son pays. C'est suffisamment rare pour qualifier ce film américain de grand film.


L'Image : 2/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1

Avis : Cette nouvelle édition nous propose enfin le film dans son format d'origine (l'édition précédente était recadrée). Malgré tout la copie utilisée n'a pas été parfaitement remasterisée et l'on note quelques défauts perceptibles tout le long du film. Toutefois, les couleurs sont chaudes et bien étalonnées (scènes au Viet-Nam notamment), sans avoir de tendance à baver et les contrastes nocturnes ou dans la pénombre sont corrects.


Le Son : 1.5/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en français et en Anglais - DTS 5.1 (mi-débit) en français - Sous-titres : français, anglais, arabe et autre

Avis : Un remixage qui exploite insuffissament les enceintes arrières, voilà le gros défaut de cette bande son. Seules quelques scènes de guerre donnent une vraie impression de spatialisation, la bande sonore étant, le reste du temps, très concentrée à l'avant. Les dialogues restent toutefois très clairs même si l'on a une curieuse impression de manque de "dynamique" au final. (la piste française en DTS n'a pas été "écoutée" dans le cadre de cette critique).


L'Interactivité : 1/3

L'ergonomie des menus :
Après les traditionnels messages relatifs aux droits, le menu du sommaire apparait (format 16/9). L'image est fixe et l'arrière plan sonore est constitué de bruits d'hélicos, de la jungle et de communications radio. Le chapitrage n'est pas animée ni du point de vue image, ni du point de vue son. Aucune transition entre tous les menus...bref une interactivité peu emballante.


Les bonus :

Cette "édition spéciale" nous offre les bonus suivants :

  • Backstory : born the 4th of July : il s'agit d'un court documentaire (20mn) qui ne fait que présenter quelques interviews d'époque. On retiendra surtout les propos du vrai Ron Kovic qui revient sur toute la génèse du film et notamment le projet avorté de 1978
  • Commentaire audio : raconté par le réalisateur, les images prennent encore une autre dimension, mais on regrettera que ce commentaire ne soit pas un peu plus étoffé du point de vue de son contenu. Cependant Oliver Stone est un réalisateur qu'il est toujours intéressant d'entendre même si le commentaire audio n'apparaît pas comme son exercice de style favori.


  • Cette nouvelle édition de Né un 4 Juillet n'a de spéciale que le nom. Certes l'image est meilleure que la précédente édition mais au final, la faiblesse des bonus gâche un peu le plaisir de visionnage du film.


    Les Visuels : 0/1



    La pochette / Le packaging

    Il s'agit d'un simple boîtier amaray. La jaquette reproduit l'affiche du film et les informations au verso sont claires et justes. Bref, un DVD dans la norme du point de vue de sa présentation extérieure.



    La sérigraphie

    Très fade, cette sérigraphie n'appelle pas de commentaire particuliers : logos mal placés, définition moyenne et visuel inintéressant


    Note Finale : (12.5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 04/04/2005 à 09:20 par ninnin4 : Une fois de plus bravo pour cette excellente loupe. Je rajouterai que pour moi, ce film (avec Collatéral) est le seul où le jeu de Cruise est un tant sois peu intéressant, en total contaste avec ses rôles de bellâtrre falot habituel. Enfin, je tiens à te remercier pour la rapidité avec laquelle tu as fait cette loupe, je tenais absolument à acheter ce film que je considère comme culte (comme n'importe quel Stone d'ailleurs) mais au vu des caractéristiques techniques, j'vais attendre un peu. @+

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